Lyon : jeu trouble du parquet dans une affaire d’intimidation policière

En février 2020, des centaines de mails et des dizaines d’appels publicitaires parviennent soudainement au Comité contre les violences policière lyonnais. Soupçonnant une intimidation policière, ce dernier dépose une plainte en juillet. La Police Judiciaire finira par confirmer cette intuition : l’adresse IP à l’origine de l’acte malveillant provient bien du ministère de l’Intérieur. Pourtant, l’enquête n’aboutira pas et le Comité s’interroge alors sur le rôle du parquet dans cette affaire.

 

En février 2020, la boîte mail du Comité contre les violences policières 69 est assaillie de mails publicitaires et le numéro de téléphone d’un de ses membres se met à recevoir des dizaines d’appels de banques, assurances et autres vendeurs de pare-brise… Rapidement, le Comité comprend que quelqu’un a jeté en pâture son adresse mail et le numéro de téléphone d’un de ses membres à des entreprises commerciales.

L’événement aurait pu paraître totalement anecdotique si le Comité n’avait pas soupçonné une origine policière à ces actes malveillants, considérant qu’auquel cas, ils constitueraient une véritable manœuvre d’intimidation destinée à nuire à ses activités de documentation des pratiques policières. Or l’enquête, ouverte en juillet 2020 par le parquet lyonnais, patine. A tel point que Comité contre les violences policières soupçonne désormais le parquet lyonnais « d’entrave à l’enquête » dans un communiqué du mois d’avril.

 

Une enquête qui démarre en trombe

 

L’enquête avait pourtant démarré sur les chapeaux de roues, dès le 8 juillet 2020, soit le lendemain du dépôt de plainte contre X pour « usurpation d’identité » et « appels téléphoniques malveillants », effectué par l’avocat du Comité contre les violences policières. Elle est alors confiée à la sûreté départementale du Rhône, qui rend ses premières conclusions au procureur dès août 2020.

« A ce moment-là, la sureté départementale nous confirme ce que nous avions déjà pu découvrir par nos propres moyens, à savoir que l’adresse IP que nous avons identifiée comme étant celle de l’ordinateur qui a inscrit notre mail et numéro de téléphone sur les sites commerciaux, est bien une adresse enregistrée auprès de la DINUM », explique Lionel Perrin, membre du Comité contre les violences policière 69.

Or, la DINUM (direction interministérielle du numérique) gérant le parc informatique de l’administration nationale, une adresse IP enregistrée sous ses…

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Auteur: Guillaume Bernard