Lyon : perquisition et interrogatoire pour des tags à la craie — Contre Attaque

Warren Dalle est un militant de la région lyonnaise, engagé chez les Gilets Jaunes, et suppléant d’une candidate NUPES durant la campagne des législatives. Lundi matin, à l’aube, une équipe de gendarmes débarque chez lui : son domicile est perquisitionné. Les forces de l’ordre cherchent chez lui… une craie ! En effet, le militant est accusé de « dégradations », car il avait tracé des « V », le symbole de la NUPES, sur des trottoirs avec une craie, à Chaponost en banlieue lyonnaise.

Warren Dalle est ensuite emmené dans un commissariat, où il subit plusieurs heures d’interrogatoire. Il résume sa journée sur Twitter : « Bilan [ …] 1heure 30 de perquisition pour des craies et des pochoirs, 3 heures d’audition en gendarmerie. Ma grand-mère en pleur devant une telle démonstration de force complètement disproportionnée. Mes empreintes, mon ADN et des photos de casier prises. »

Il commente la procédure : « une absurdité telle que les journalistes qui me contactent ont peine à y croire ». À ce rythme-là, il faudrait en effet mettre en garde à vue tous les enfants qui dessinent des marelles ou des symboles dans les cours de récréation.

Au-delà de l’aspect grotesque et kafkaïen de cette répression, c’est le signe d’un régime devenu paranoïaque. Pour monter cette affaire, il a fallu l’accord de magistrats, des officiers ont enquêté, une équipe complète de gendarmes a été envoyée pour perquisitionner puis pour mener un interrogatoire. Toute une chaîne de commandement obéissante. Des gens bien payés, armés, sûrs d’avoir le droit de leur côté, prêts à exécuter toutes les manœuvres les plus minables. Pendant ce temps, des néo-nazis s’arment et se préparent à la guerre, ou multiplient les agressions au grand jour sans être inquiétés le moins du monde.

Cette procédure pour des tags à la craie est arrivée à un militant connu, membre d’un mouvement électoraliste légal, très médiatique, et modéré. Imaginez les moyens ahurissants mis en œuvre pour surveiller et punir les mouvements révolutionnaires. Des dizaines d’indicateurs et autres mouchards, de barbouzes, de magistrats et d’enquêteurs sont payés à plein temps pour anéantir, intimider et salir la contestation, même infime, dans ce pays. Une escalade sans retour : leur ordre ne peut se maintenir que par une répression toujours plus délirante ou s’effondrer.

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Auteur: Contre Attaque Le grand soir