M. Macron piétine de nouveau une promesse : la centrale de Cordemais ne fermera pas en 2022

10 juillet 2021 à 10h47,
Mis à jour le 10 juillet 2021 à 10h47

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Énergie

La France ne parvient pas à tourner la page du charbon. En Loire-Atlantique, EDF a décidé d’abandonner son projet de reconversion de la centrale de Cordemais. Baptisé Écocombust, ce projet consistait à remplacer le charbon combustible par de la biomasse (granulés de bois, bois d’ameublement…). La centrale à charbon ne fermera pas en 2022, mais en 2024 ou en 2026. Le président Emmanuel Macron avait pourtant promis, à plusieurs reprises, que la France fermerait ses dernières centrales à charbon en 2022.

EDF a annoncé l’abandon d’Écocombust le 7 juillet dans une lettre aux syndicats, et le 8 juillet dans un communiqué. L’entreprise justifie cette décision par le coût du projet, engagé depuis 2016, « qui ne permettrait pas de garantir un prix attractif du produit final », et le retrait récent de son partenaire industriel Suez : « Ce retrait entraînant un retard dans la date de mise en service industrielle à 2024, la centrale de Cordemais n’aurait pas pu produire de l’électricité via un combustible alternatif au charbon sur la période 2022/2024 ».

La CGT, qui portait le projet de reconversion, a déploré le « mépris [d’EDF] pour la transition énergétique et ses acteurs ». Les travailleurs voient dans cette décision l’« annulation de [leur] avenir sur [leur] lieu de travail ». Installée en bord de Loire depuis 1970, la centrale emploie environ 350 salariés, et autant de prestataires. « Ce qui est important maintenant, c’est d’accompagner les salariés d’EDF Cordemais et d’accélérer la concrétisation du pacte de Cordemais piloté par l’État pour que les hommes et femmes concernés mais aussi les acteurs économiques du territoire puissent vivre cette phase transitoire au mieux », a déclaré Jean-Christophe Gavallet, président de France Nature Environnement (FNE) Pays de la Loire, à Reporterre.

« Quatre années de perdues à travailler sur un projet qui n’était pas crédible »

Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique, a dit dans un communiqué regretter « profondément » cette décision et a rappelé son soutien au projet « tout particulièrement lié à cette perspective de mettre à la disposition d’autres pays une technologie limitant à la fois les émissions de CO2 par l’utilisation de bois de classe B, et assurant leur dépollution au moment de la fabrication des pellets ». Des organisations comme FNE Pays de…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre