« Ma maison est en feu » entretien avec Kromah

La Brèche est une impressionnante revue d’information et de critique du monde carcéral, publiée par le Genepi Belgique. Pour son 4e numéro, intitulé Racisme et criminalisation, Des populations dans le viseur, elle s’attaque au fil de ses 124 pages « aux processus de criminalisation des populations non-blanches ». Nous en publions ici un premier extrait, un entretien avec Kromah dans lequel il raconte la prison, le centre fermé, la grève de la faim, et la persévérance pour survivre sans titre de séjour.

Présentation de l’éditeur

Pour ce numéro, nous avions pris la situation en prison pour point de départ : Comment ne pas en rester à la simple répétition d’un constat : « la prison est raciste », « la justice est raciste », « la société est raciste » ? Comment éviter l’impuissance de ces constats, et le risque d’avoir tout dit trop vite sans avoir encore rien expliqué, rien compris ? Pour commencer, nous avons réalisé que pour aborder le racisme de la prison, on ne peut pas s’en tenir à la prison. Nous avons alors posé une question plus pragmatique, celle de la circulation du racisme : par où le racisme passe-t-il ? Quels sont les mécanismes qui le produisent et par lesquels il se manifeste ? Pour suivre les chemins du racisme, il faut suivre des itinéraires vastes et diffus, un champ de circulation que nous pourrions nommer « réalité carcérale ». Bien avant les barreaux, la réalité carcérale se saisit d’un certain nombre de corps. Comment ? Pour qui ? Quelles zones de la ville, quels comportements, quelles attitudes, quels corps sont déjà pris·es dans la réalité carcérale, sans même qu’il y ait crime ?

Pourquoi une personne quitte-t-elle son pays ? Quelle assistance trouve-t-elle ou ne trouve-t-elle pas dans le pays où elle cherche la sécurité ? Nous avons rencontré Kromah à Anvers, grâce au collectif Getting the Voice Out, qui permet de faire sortir la voix des détenu-e-s des centre fermés, concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion, ainsi que de témoigner des résistances qu’ils et elles mènent dans ces prisons. Kromah raconte la prison, le centre fermé, la grève de la faim, et la persévérance pour survivre sans titre de séjour et sans tomber dans des activités délictueuses, mais sans pouvoir échapper au travail illégal, accentuant la vulnérabilité dans laquelle il se trouve.

Ce numéro est aussi un hommage à la force et à la dignité de celles et ceux qui font face au racisme et à…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin