« Ma priorité, c’est d’avancer avec Dieu »

«J’ai participé au pèlerinage à Rome organisé par Fratello en 2016 pour les personnes en précarité, et j’ai rencontré le pape François, qui a passé plusieurs jours avec nous. Il a eu des paroles et des gestes d’une très grande simplicité. Cette expérience m’a beaucoup touché.

Cette année, c’est avec les volontaires de San ­Alberto à Saint-­Denis, dont je fais partie, que j’irai au week-end ­Fratello à Notre-Dame de Boulogne. Je suis pour le moment sans domicile fixe, et je suis aidé par cette association, mais je m’y suis engagé pour aider les autres moi aussi. Je suis en quelque sorte des deux côtés de la barrière.

La foi est très importante pour moi. Je peux dire que si je n’avais pas la foi, je serais mort aujourd’hui. La foi va avec l’espérance, elle aide à se lever le matin. Tous les jours, je prie, je prends soin de moi, je fais les démarches nécessaires, je reste ouvert aux rencontres.

Je crois que tout peut arriver – et cela arrive parfois : un travail, un logement, grâce à une rencontre inattendue. Je fais attention à l’alcool, je me tiens loin de la drogue, je me soigne. Les gens de la rue sont souvent confrontés aux addictions et aux maladies psychiques, c’est un vrai problème de société.

Je constate dans la rue que les croyants, musulmans ou chrétiens, vont souvent mieux que les non-croyants. Les musulmans et les chrétiens ne partagent pas la même foi, mais ils ont les mêmes valeurs : honnêteté, générosité, hospitalité… Je dois dire que les musulmans sont souvent plus généreux que les chrétiens : les repas qu’ils fournissent les soirs de Ramadan sont mieux garnis que ceux des maraudes chrétiennes ! C’est une question de culture, je pense.

Et puis, grâce à la foi, je suis moins seul. Je sens à mes côtés la présence du Christ, et celle de la Vierge Marie. Marie est comme la mère que j’ai perdue, morte d’un cancer alors que j’avais 10 ans….

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Auteur: Recueilli par Christel Juquois