Ma sage femme est féministe : comment se préserver des violences obstétriques et gynécologiques

Au début de sa grossesse, Laure a hésité entre « prendre la péridurale pour ne pas souffrir » ou « ne pas médicaliser son accouchement ». Par envie de garder le contrôle sur son corps, elle a finalement choisi la maison de naissance de Castres : un lieu dédié à l’accouchement faiblement médicalisé, géré par des sages-femmes. Ouvert depuis 2017, c’est le seul établissement de ce type en Occitanie. « 34 heures après la perte des eaux, les contractions sont devenues intenses, raconte-t-elle. Ma sage-femme me massait et me proposait des positions adaptées pour supporter la douleur. Je me suspendais à elle ou à mon compagnon et prenais des bains : jamais je ne me suis sentie entravée dans mes mouvements. Mais au bout de quinze heures, ça n’avançait pas. J’étais épuisée. Je voyais la tête du bébé qui sortait et rentrait. Je perdais confiance dans ma capacité à sortir cet enfant. Mais la sage-femme était là, rassurante, à m’encourager. À nous trois, on formait une équipe hyper soudée qui ira jusqu’au bout. »

Finalement, du fait de la lenteur du travail, Laure sera « transférée » à la maternité qui jouxte l’établissement. La naissance aura lieu une demi-heure après « en deux grosses contractions, sous les spotlights du bloc d’accouchement ». De plus en plus de praticien.nes encouragent cette démarche : quand la grossesse le permet, favoriser un accouchement physiologique et ne faire appel à la technique qu’en cas de besoin. Cette approche se base sur un lien étroit entre une femme et sa sage-femme. Un rapport soignant.e-patiente quasi inédit dans le monde médical, qui attire de plus en plus.

Plus de la moitié des grossesses en France sont à « bas risque obstétrical »

En 2013, alors travailleuse sociale, Aurélia rencontre une sage-femme qui l’accompagne pour son accouchement à domicile. L’approche médicale pointue et la qualité de suivi la touchent profondément. À 40 ans, elle décide de devenir elle-même sage-femme. Elle entraîne alors mec et enfants en Belgique pour suivre un cursus universitaire de quatre ans réputé moins pathologisant que la formation française. Son projet est très clair : rejoindre les quelque 85 sages-femmes qui proposent des accouchement à domicile en France. Celles-ci pratiquent l’accompagnement global. C’est une démarche qui consiste à suivre une personne tout au long de sa grossesse lors d’une dizaine de rendez-vous, puis être présente à l’accouchement et enfin assurer les rendez-vous postpartum de la…

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Auteur: L’Empaillé