Macron, candidat imbattable pour Franceinfo

La PQR annonçait la couleur, Franceinfo a joué le carré : Alix Bouilhaguet, intervieweuse et éditorialiste politique sur Franceinfo, Gilles Bornstein, éditorialiste pour Franceinfo également, Benjamin Morel, maître de conférences en droit public/expert médiatique, et Stewart Chau, consultant pour l’institut de sondages ViaVoice, ont été sélectionnés pour commenter la « mue » tant attendue : Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2022 !

Un « événement » qui de toute évidence, méritait une édition spéciale d’une heure, prolongée – les cauchemars les plus longs sont les meilleurs –, par l’émission « Les Informés », autre quotidienne d’éditorialistes. À 19h, l’heure était à la spéculation : officiellement, La-Lettre n’était pas encore publique, ce qui n’empêche nullement, on le sait, les commentateurs de commenter. Alix Bouilhaguet : « Il va cibler son enseignement des deux guerres qu’il a dû mener, la première, celle contre le Covid […], et celle qu’on rencontre aujourd’hui entre la France et l’Ukraine. » Sic. Si la reprise des éléments de langage élyséens au plus fort de la crise du Covid avait des accents gênants, le rapprochement avec la guerre russe contre l’Ukraine est pour le moins déroutant.

Place au deuxième perroquet. Gilles Bornstein : « Emmanuel Macron va essayer de nous expliquer qu’il veut d’une France réunie, unie. […] Quant il a dit : « Il y a des échéances démocratiques, mais je sais qu’on se retrouvera sur l’essentiel », c’est une façon de dire : « Nous serons tous unis, il y aura évidemment des débats contingents sur la politique […], mais pour le reste, la France unie, j’en suis le meilleur garant ». » Un peu comme Gilles Bornstein vis-à-vis du journalisme. Et les frontières avec la communication sont toujours bien gardées. Emmanuel Macron ? « Il lit tout ! J’ai eu encore un témoignage récemment d’un techno du ministère qui disait : « Il lit tous les tableaux Excel de toutes les prévisions de toute l’administration. » Il lit tout ! » Est-ce que le grand lecteur voudra débattre avec les autres candidats lors d’un débat télévisé ?

Objectivement, la période, l’actualité lui permet de ne pas le faire. Il va être chef de guerre, il nous a expliqué hier que ça allait durer longtemps […], et il aura toute légitimité pour dire : « Moi, je ne m’occupe pas et je ne débats pas des gommes et des crayons avec les autres candidats. »

Blâmons ainsi « la période » (non les…

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Auteur: Pauline Perrenot Acrimed