Macron : entre la stratégie de com et la réalité, le grand écart

« Partage de la valeur » : un débat tronqué et trompeur

Pris en tant que tel, le partage de la valeur devrait consister à aborder le partage de la valeur ajoutée, autrement dit du partage de la richesse créée. En réalité il n’en est rien : sourd aux demandes de hausse des salaires et de réduction des inégalités, le projet du gouvernement vise uniquement à élargir les dispositifs inspirés de la participation et de l’intéressement. Ce type de mesure ne s’inscrit dans la suite des dispositifs de type « prime Macron », qui a montré que, sur 27,6 millions de salarié·es en 2021, seuls 4 millions l’ont perçue (contre 6 millions en 2020 et 5 millions en 2019) pour un montant moyen de 506 euros, loin du plafond de 1.000 euros promu par Emmanuel Macron.

La participation et l’intéressement sont les principaux outils de partage des bénéfices au profit des salarié·es. Or, une minorité en bénéficient. Selon la Dares, seuls 36 % des salarié·es ont perçu une prime de participation en 2020 (3,6 % des salarié·es d’entreprises de moins de 10 salarié·es) et 30 % bénéficient de l’intéressement. Surtout, une minorité du bénéfice est ainsi « distribué » aux salarié·es, les gros actionnaires étant les grands gagnants des distributions de dividendes voir dernière publication de l’observatoire des multinationales sur la question.

Au-delà, aborder la question du « partage de la valeur » sous ce seul aspect exclut de facto une hausse des salaires. Or, outre qu’il est légitime de rehausser la part des salaires dans la valeur ajoutée, pour une relance économique digne de ce nom, il est essentiel d’augmenter les salaires, puisque ceux-ci constituent souvent l’unique source de revenus des ménages. Ceux-ci, s’ils veulent investir pour l’avenir, comme, par exemple, s’endetter pour leurs résidences principales, ne peuvent compter que sur une source de revenu stable et durable, ce qu’est un…

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Auteur: Attac France