Macron et l'Europe : tout pour la croissance, rien pour le climat

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« Relance, puissance et appartenance »… mais où est l’écologie ? Jeudi 9 décembre, lors d’une conférence de presse organisée à l’Élysée, Emmanuel Macron présentait ses priorités pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne. En pleine campagne pour l’élection présidentielle, la France va débuter, le 1er janvier prochain, son mandat de six mois.

Le chef de l’État a attendu près d’une heure avant d’évoquer le paquet climat, le plan d’action de l’Union européenne visant à mettre en place une politique commune en matière d’énergie et de lutte contre le changement climatique. Objectif : réduire les émissions carbone de l’UE d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux d’émissions de 1990. Pour Emmanuel Macron, la sobriété n’est pas la clé pour y parvenir : « Atteindre la neutralité carbone ne signifie pas produire et consommer moins. » Il a appelé à «  concilier développement économique et ambitions climatiques  » en instaurant un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, « cette fameuse taxe carbone aux frontières de l’Europe, qui permet justement de conduire cette transition pour l’ensemble de nos industries en préservant notre compétitivité ». Ce mécanisme doit permettre à l’Union d’imposer ses normes environnementales aux entreprises étrangères exportant sur son territoire.

« Atteindre la neutralité carbone ne signifie pas produire et consommer moins »

« La taxe carbone aux frontières ne doit pas être un chiffon rouge opportuniste pour stigmatiser les pays en voie de développement et éluder la nécessité pour l’UE de commencer à décarboner sérieusement son industrie », a réagi Clément Sénéchal, porte-parole climat de Greenpeace, lors d’une conférence organisée par le Réseau Action Climat (RAC) le 9 décembre. « La présidence française ne doit pas se résumer à des totems électoraux : une victoire sur le mécanisme carbone aux frontières seul ne suffira pas à faire d’elle un succès pour le climat », a dit de son côté Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au RAC.

« La France doit engendrer des avancées sur tous les chantiers », selon le militant. Ce n’est pas la direction prise par Emmanuel Macron et ses ministres depuis le début du quinquennat, selon un bilan publié le même jour par le RAC. Sur les grands chantiers européens, le gouvernement a « trop souvent eu le pied sur le frein, voire enclenché la marche…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre