Macron le petit ? — PERSONNE

Monsieur Emmanuel Macron est un homme de taille moyenne, aux yeux bleu acier : il a le clin d’œil facile voire complice, le regard déstabilisant voire fuyant, et le sourire insincère voire carnassier. C’est un orateur banal, au charisme surfait, un personnage sans grande culture, capricieux, théâtral et vain. Certes, ce cerveau est trouble, certes, ce cerveau a des lacunes, mais on peut y déchiffrer plusieurs pensées suffisamment enchaînées. Monsieur Macron a une idée fixe : en même temps. Il sait ce qu’il veut, et il y va. À travers les ordonnances, à travers la loi, à travers la constitution, à travers la raison, à travers l’intérêt général, à travers le Peuple lui-même, soit, mais il y va. Ce n’est pas un idiot, non. C’est tout simplement un homme d’un autre temps que le nôtre, bien qu’il parlât un jour de start-up nation. Il semble absurde et fou parce qu’il est seul, sûr de lui, forcené, déconnecté, d’aucuns diront hors-sol : est-ce à dire que demeurer à l’Élysée tourneboule à ce point les esprits non aiguisés ?

Monsieur Macron se laisse volontiers entrevoir progressiste. Il sent qu’il y a là pour lui une sorte de champ politique suffisamment vague, exploitable pour son ambitieux projet. Alors il ne s’exprime pas, il communique, il prêche, pour le dire simplement, il ment. Cet homme ment comme les autres hommes respirent. Il annonce une intention honnête, prenez garde ; il affirme, méfiez-vous ; il fait un serment, tremblez. Machiavel fait encore des petits : ce fondé de pouvoir des banques est un de ses rejetons.

Dans ses basses manœuvres, dans la sape minutieuse du programme du Conseil National de la Résistance, il a besoin de seconds couteaux, de collabos. Il les trouve. Aujourd’hui il en est environné : ces individus lui font cour docile et cortège ordonné prompts à ânonner les fameux éléments de langage ; ils mêlent leur coupable incompétence à sa mégalomanie pathologique. Monsieur Macron a pour son éminence grise l’oreille attentive ; il a pour les cabinets privés les portes du palais grandes ouvertes. C’est dire si la Chose publique est vraiment étrangère à son affaire. Incapable d’assumer ses erreurs, ses échecs, il en vient à déverser sa bile en petit comité. À certaines époques de l’Histoire, il y a des pléiades de grands personnages ; à d’autres époques, manque de chance, il y a des pléiades de coquins.

Monsieur Macron a réussi, grâce à la main invisible du marché. Il a pour lui l’argent, la finance, la…

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Auteur: PERSONNE Le grand soir