Madama : « un véritable gâchis humain »

Nous publions la déclaration coup de gueule d’Éric qui, avec sa compagne, a accueilli dans sa famille Madama pendant plus de deux ans. L’enseignant a mené une grève de la faim pendant trois semaines en février. Au terme de deux mois et demi de lutte au Puy-en-Velay pour sa régularisation, d’un enferment au centre de rétention de Lyon et d’un avenir bouché par le préfet de Haute-Loire, le jeune malien de 19 ans s’est finalement enfui mercredi dernier.

L’histoire de Madama, c’est l’histoire si fréquente d’un jeune étranger arrivé mineur sur le territoire français que les autorités administratives se doivent d’accueillir et protéger. Mais qui à l’aune de ses 18 ans se voit traquer par les mêmes autorités qui contestent sa présence en France. Mais c’est aussi une histoire de solidarité et d’humanité, celle d’Éric et Véronique, deux enseignants qui l’on accueillit dans leur famille et accompagné pendant plus de deux ans.

Au point d’entamer une grève de la faim à la toute fin du mois de janvier. Une histoire de solidarité encore avec la création d’un comité de soutien et l’organisation de nombreuses manifestations, dont celle du 17 février pendant laquelle Éric dénonce de nouveau un racisme d’État. Des propos pour lesquels le préfet exige des excuses publiques. Les tensions avec la préfecture ont été constantes, notamment au 17e jour de sa grève de la faim, où Éric s’emporte devant la préfecture, avant de faire un malaise parce qu’il lui est interdit d’accompagner Madama a un entretien. Un emportement qui lui vaut aujourd’hui une convocation au commissariat pour « outrage » jeudi prochain.

Depuis, de nouveaux documents ont été fournis à la préfecture qui les a considérés une fois encore comme faux. Une convocation au commissariat s’est transformée en traquenard, Madama a été placé en centre de rétention à Lyon, accusé de « trouble à l’ordre public », avant d’en être libéré pour raison sanitaire. Le préfet a délivré une obligation de quitter le territoire français. Obligation confirmée en début de semaine par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Aujourd’hui, Madama a disparu. Il s’est enfui. Et Éric et Véronique sont sans nouvelles. Un déchirement qui transparaît dans la déclaration faite par Éric jeudi lors d’une conférence de presse jeudi 15 avril et que nous reproduisons ici.

Cette déclaration s’adresse bien entendu à tous ces militant-es des droits humains qui se battent sans compter pour que des valeurs toutes…

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Auteur: La rédaction