Maduro, une diversion de plus


Certaines tensions frontalières prennent des allures de pantalonnade dans l’actualité internationale dramatique du moment. Dimanche 3 décembre, le président vénézuélien Nicolás Maduro organisait un référendum afin de sonder sa population : souhaite-t-elle le rattachement de l’Essequibo au Venezuela ? Ce territoire vaste comme un tiers de la France, qui couvre les deux tiers du Guyana voisin, est revendiqué à bas bruit depuis des décennies par Caracas. Comme c’est le cas de dizaines de conflits territoriaux enlisés, le pouvoir se contentait d’affirmer la permanence de sa prétention en annexant symboliquement la portion revendiquée sur ses cartes officielles.

Il ne s’agit pas ici de prendre parti sur le litige. Il date de 1899, conséquence de péripéties historiques – colonisation, luttes de libération locales, règlements frontaliers souvent cyniques orchestrés par les puissances européennes lors de leur retrait du continent. La Cour internationale de justice a été saisie par le Guyana pour le trancher. Quel objectif alors pour ce référendum, qui n’était en rien un vote d’autodétermination ? Il s’est conclu par un plébiscite prévisible et d’autant plus « écrasant », dixit Maduro, que le résultat – plus de 95 % de « oui » – n’est assorti d’aucun chiffre de participation.

Ce subit regain de tension orchestré est motivé par la découverte récente d’un immense gisement d’or noir.

Ce subit regain de tension orchestré à l’endroit du Guyana est assurément motivé par la découverte récente d’un immense gisement d’or noir dans l’Essequibo. Que Maduro ait choisi de donner un retentissement international à la convoitise pétrolière qui excite Caracas et Georgetown en pleine COP 28 situe le niveau d’intérêt que manifeste le dirigeant pour…

La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Patrick Piro