Mai 68 à Bordeaux et dans ses alentours (2/2)

Nous publions cette semaine la deuxième partie du travail du tout nouveau site La Grappe, qui revient sur le printemps 68 dans la région de Bordeaux.

Après avoir décrit avec précision les premiers moments bordelais du mois de mai et le contexte dans lequel ils s’inscrivent, cette semaine, la Grappe nous raconte le réveil des habitants, les unes du Sud Ouest, les déclarations des hommes politiques et la suite des affrontements dans les rues de la ville du (mauvais) vin rouge. La première partie de l’article reste accessible ici.

Manœuvres contre-insurrectionnelles des autorités et des syndicats pour un retour à la normale.

Les affrontements, inhabituellement violents pour la capitale girondine, prennent fin tard dans la nuit. La police décide de laisser en place les barricades pour que les bordelais.e.s les voient le lendemain. Le 27, Sud Ouest publie de nombreuses photos de barricades et de charges de la Police, ainsi que le plan de la ville avec les barricades et les lieux occupés du centre.

La presse locale et les gaullistes transforment ces évènements en nuit de l’apocalypse afin de faire monter la tension, ce qui aura pour conséquence de faire revenir le calme. Le PCF et la CGT se désolidarisent des émeutier.e.s et appellent à ne plus participer aux manifestations organisées par l’UNEF (sic). D’ailleurs, la manifestation de l’UNEF du 27 mai est annulée et les flics quadrillent les quartiers concernés tous les jours suivants. La direction régionale des RG transmet l’ordre d’« adresser chaque jour à 10 heures par message télétype, l’identité et l’adresse des agitateurs et manifestants violents appréhendés » et dont l’activité a été décelée. À cela s’ajoutent les renseignements concernant « les étrangers ayant pris part à ces manifestations, lesquels sont destinés à expulsion ».

Il suffit de lire les témoignages des responsables CGT à Bordeaux de l’époque pour se rendre compte qu’une des principales inquiétudes à ce moment est l’irruption des forces de la jeunesse dans le champ politique. L’une des tâches qui leur importe le plus est de discréditer le mouvement étudiant et de fermer la porte à une éventuelle rencontre entre le monde ouvrier et les mouvements de la jeunesse. Lors des évènements bordelais de la nuit du 24 au 25 mai, lorsque les barricades sont montées rue Sainte-Catherine, cours Victor-Hugo, rue Henri IV, à l’entrée du cours Aristide Briand, c’est la Bourse du Travail, bastion des cégétistes qui se retrouve au milieu des…

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Auteur: dev