Maïdan, bis repetita au Sri Lanka ? — Jean-Pierre Page

L’enjeu stratégique Sri Lankais.

Sans doute ce constat n’est pas sans expliquer pourquoi “la perle de l’Océan Indien » est un endroit qui de par sa position géographique et ses richesses a suscité et suscite toujours fascination et convoitises, depuis des temps immémoriaux. En fait, depuis les Grecs anciens ! Ceylan de par son nom d’origine a connu 450 années de colonisation hollandaise, portugaise, britannique. Napoléon qui avait un sens aigü des enjeux géopolitiques affirmait :  » celui qui contrôlera cette ile contrôlera l’Océan Indien ». Il installa au moment du 1er Empire un avant poste d’observation sur la côte est, avant d’en être chassé par l’Angleterre, son ennemi irréductible.

Le Sri Lanka est en effet un carrefour et une plaque tournante des corridors maritimes de l’Asie et donc de la Chine avec ses routes de la soie vers l’Afrique, le Proche et le Moyen Orient, l’Europe et au delà. 50% du trafic pétrolier et 75% du trafic international des containeurs passent près de ses côtes. Outre ses infrastructures portuaires parmi les plus modernes et les plus importantes au monde comme celle d’Hambantota construites par la Chine, le Sri Lanka dispose du plus grand port en eau profonde de l’Asie du Sud Est : Trincomalee. Depuis longtemps, les Etats-Unis rêvent d’en faire une base pour leur 7e flotte et le vaisseau amiral de l’US Navy. L’Inde n’est pas en reste, soucieuse de pouvoir contrôler ce qu’elle considère comme son pré-carré. C’est dire combien aux yeux de tels parrains, l’ile aux 22 millions d’habitants ne manque pas d’atouts. Elle se situe également, selon l’indice 2019 de la Banque Mondiale parmi les pays les plus avancés en Asie avec un taux de scolarisation de 91%, une moyenne d’alphabétisation de : 92,3%, une espérance de vie de 77 ans et un haut niveau de compétence professionnelle et artisanale, sa médecine ayurvédique vieille de 5000 ans et dont 80% de la population bénéficie est réputée mondialement. Pour l’impérialisme cette réalité inhabituelle pour un pays du Sud n’est pas un de ses moindres attraits, d’autant que le tableau doit être complété par d’importantes ressources naturelles : terres rares, production hydraulique abondante, pêche, pétrole, gaz, zones franches à la liberté fiscale très laxiste ainsi que toutes les richesses issue d’une nature luxuriante et généreuse. Seulement, pour Washington tout cela n’est pas sans problèmes.

Car ce pays qui se nomme toujours République Socialiste et Démocratique du Sri Lanka…

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Auteur: Jean-Pierre Page Le grand soir