Maïdan, la diabolisation de l’Ukraine et la question démocratique

La guerre en Ukraine a reconduit et prolongé les débats au sein des gauches dans le monde sur la question de l’anti-impérialisme et des positions stratégiques à adopter. Considérant le caractère impérieux de cette discussion et refusant la polarisation caricaturale entre « idiots utiles de Poutine » d’un côté et « agents de l’impérialisme US » de l’autre, la revue Contretemps a cherché depuis le début de l’invasion russe à organiser ce débat entre les différents points de vue présents dans notre camp politique et qui traversent également notre comité de rédaction. 

Dans cet article, l’historien Yves Cohen décrypte la rhétorique de diabolisation de l’Ukraine en revenant notamment sur le moment Maïdan, montrant que ce vaste mouvement ne saurait être réduit ni à une machination occidentale ni à un complot fasciste. Il a constitué selon lui une expérience d’invention démocratique, comparable en cela à d’autres mouvements d’occupation de places ayant eu lieu durant la même séquence historique, et qui se serait prolongée dans la dernière période en alimentant les formes de défense populaire vis-à-vis de l’invasion russe.

***

Ce texte s’attache à un point majeur du débat sur la guerre d’Ukraine[1]. Il est apparu clairement que l’opinion qui réduit l’agression russe à une « guerre de l’Otan » est inconsistante. Non seulement cette position s’intéresse peu au processus historique depuis la fin de l’Union soviétique, mais elle ne tient pas compte de la dynamique impériale propre de la Russie que Vladimir Poutine a endossée à sa manière[2]. Un autre point aveugle d’une telle posture est l’absence du principal intéressé parmi les acteurs placés sur la scène : l’Ukraine. La guerre ne serait intelligible que comme la volonté d’un unique impérialisme, l’américain, assisté par l’Otan, ou seulement comme un affrontement de grandes puissances qui ne souffrent pas…

La suite est à lire sur: www.contretemps.eu
Auteur: redaction