Main dans la main, le gouvernement et la FNSEA tapent encore sur les plus précaires

« On n’a pas été invité. » C’est presque sans colère que Diane Grandchamp nous explique que le syndicat qu’elle représente, la FNAF-CGT, qui défend les salariés du secteur agricole, n’a pas été convié au « grand débat » organisé par l’Élysée pour le Salon de l’agriculture. Pourtant, ce dernier devait permettre à tous les acteurs de se parler et d’évoquer les problématiques – nombreuses – du secteur.

Si la FNSEA se fait désirer, les syndicats représentatifs des ouvriers agricoles, qui représentent plus d’un tiers de la production agricole, ont tout simplement été oubliés. « Ça ne nous étonne même plus. C’est systématique. On dirait qu’il n’y a pas de salariés dans les exploitations agricoles », glisse, désabusée, Diane Grandchamp.

Une main d’œuvre indispensable mais invisibilisée

Il faut bien le constater. Depuis le début de la crise des agriculteurs, les ouvriers agricoles et leurs conditions de travail sont totalement absents des débats. Pire, ils sont parfois décrits comme ces « normes » qu’il faudrait « simplifier » pour améliorer la compétitivité de l’agriculture française.


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Pourtant, depuis plusieurs années, les salariés agricoles sont devenus une main-d’œuvre indispensable pour faire tourner l’agriculture française. Ainsi, entre 2010 et 2020, les salariés permanents non familiaux dans l’agriculture ont augmenté de 10 %, tandis que le nombre d’exploitants ou coexploitants a diminué, sur la même période, de 17,8 %. À eux seuls, ils réalisent donc plus du tiers du volume de travail agricole français.

Mais voilà, face aux très puissants syndicats d’exploitants agricoles – FNSEA…

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Auteur: Pierre Jequier-Zalc