Mairie de Montpellier : pas de Valls avec les bulldozers préfectoraux

Ces dernières semaines, une curieuse vague d’incendies a touché des « bidonvilles » de Montpellier. Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault fraichement installé, ami de Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, en a donc profité pour expulser des dizaines de familles. Explications.

Depuis cinq ans, aucun bidonville n’avait été expulsé par la préfecture de l’Hérault. Les différents préfets avaient peu à peu accepté le principe : « pas d’expulsion sans solution » et favorisé la mise en place du travail social sur le temps long pour accompagner les familles. Deux associations et un opérateur portent ces projets : la Cimade, AREA et 2Choseslune.

Depuis deux ans, la municipalité avait accepté l’idée de se joindre au travail social, finançant à l’unanimité un projet novateur de « sanitation » d’un bidonville, avec l’aide des associations de terrain et d’une association parisienne d’architectes sociaux (Quatorze), incluant une « maison commune ».

Les protagonistes :

Mickaël Delafosse : le Maire socialiste soutient d’Anne Hidalgo, a des ambitions personnelles et la ville est l’une des rares gagnées par le PS.

Hugues Moutouh, Préfet : l’approche des élections entraînent la nomination d’un Préfet ami de Guéant et de Sarkozy. Il vient affirmer l’ordre et la sécurité dès ses premières déclarations.

Les premières décisions d’expulsions sont faites sans aucune concertation et visent à décrédibiliser la mairie. Cette dernière venait effectivement d’accepter de participer à l’effort de résorption des bidonvilles : financement d’un projet novateur de sanitation sur le Zénith 2 et d’une Maison Commune, porté par AREA, la FAP et l’association d’architectes sociaux 14.

Les terrains incendiés et expulsés sont des terrains communaux. La Mairie aurait pu s’opposer aux expulsions mais a choisi de ne pas le faire (malgré des communiqués outrés).

Le 5 août, le bidonville du Mas Rouge brûle en partie. Le 31 août, sur ce prétexte la Préfecture expulse le bidonville. Le même jour, en fin d’après-midi, le bidonville du Zénith s’enflamme à son tour, le feu partant de baraques inoccupées. Le 8 septembre le bidonville est expulsé sur le même motif lié à la « sécurité publique ».

Le 17 septembre, le bidonville de Nina Simone brûle partiellement. Là encore, le feu part d’une caravane vide. Immédiatement, la préfecture annonce son expulsion pour raison de sécurité.

Depuis le début des incendies, des récits circonstanciés et des…

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Auteur: lundimatin