Mais que pétrissent donc les chats ?

Le « pétrissage », c’est ce que fait un chat quand il malaxe un objet avec ses pattes avant, qui s’ouvrent et se ferment, l’une après l’autre.



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Ce mouvement, qui doit son nom à sa ressemblance avec l’action de pétrir de la pâte, est répété de manière rythmée. Vous avez peut-être déjà vu votre félin faire ce geste et vous êtes demandé d’où peut bien lui venir ce comportement.

Alors, pourquoi les chats font-ils du pétrissage ? Cette action peut-elle nous apprendre quelque chose sur ce qu’ils ressentent et que faire quand ils « font du pain » sur nous ?

Video : Andrea Harvey.

Les origines évolutives du pétrissage

Les chats commencent à faire ce geste lorsqu’ils sont de tout petits chatons qui boivent le lait de leur mère. Le pétrissage est associé à la tétée et contribue à stimuler la production de lait de la mère par la libération d’ocytocine, et a probablement évolué pour cette raison.

Le pétrissage présente également un autre avantage évolutif. Il peut être utilisé comme une forme de communication tactile et phéromonale entre le chaton et la mère.

Les chats possèdent des glandes odoriférantes dans leurs coussinets, et lorsqu’ils malaxent, ces glandes libèrent des phéromones (messages chimiques qui servent à communiquer).

En pétrissant leur mère, ils libèrent des phéromones associées à l’attachement, à l’identification, à l’état de santé ou à bien d’autres informations.

L’une d’entre elles, appelée « phéromone apaisante du chat », est libérée par les glandes sébacées situées autour des glandes mammaires.

En plus d’être importante pour l’attachement de la mère avec ses petits, la phéromone apaisante du chat a aussi le pouvoir de traiter l’agressivité chez les chats adultes.

Un chaton pétrit les couvertures d’un lit

Le pétrissage peut constituer une forme de communication tactile et phéromonale entre le chaton et sa mère.
(Shutterstock)

Si le pétrissage est un comportement de chaton, pourquoi mon chat adulte le fait-il encore ?

Si le pétrissage a évolué pour stimuler la production de lait et transmettre des messages chimiques et tactiles entre le chaton et sa mère, c’est également un comportement courant des chats adultes, en raison d’un phénomène appelé néoténie.

On parle de néoténie lorsqu’un animal conserve ses traits physiques ou comportementaux juvéniles à l’âge adulte. Il est probable que ces caractéristiques permettent aux chats de socialiser avec les humains et les autres félins ou animaux de la maison.

Le pétrissage, notamment, peut se poursuivre à l’âge adulte, car il peut servir à communiquer des messages.

Lorsque votre chat est sur vos genoux et qu’il fait du pain, c’est une façon de dire « nous sommes liés » ou « tu fais partie de mon groupe social ». Ou, pour une vision plus humaine, « tu es mon pote ».

Si on récompense son animal par de l’attention lorsqu’il fait du pétrissage, on renforce son comportement.

Certains chats aiment faire du pétrissage sur des couvertures douces ou en laine tout en les tétant, comme s’il s’agissait d’une tétine. Cela peut être relaxant ou apaisant pour le chat en raison de cette association.

un chat pétrit sur le lit

On renforce son geste si on récompense son chat par de l’attention lorsqu’il fait du pétrissage.
(Shutterstock)

Que nous apprend le pétrissage sur les sentiments de notre chat ?

Dans la plupart des cas, le pétrissage signifie qu’un chat se sent bien.

Cependant, s’il fait du pétrissage (surtout en tétant) très souvent, pendant une longue période, de façon compulsive ou si cela commence à blesser ses coussinets, ses pattes ou sa bouche, cela peut être un signe que l’animal est stressé ou qu’il souffre, et il vaut mieux alors consulter un vétérinaire.

Le fait de pétrir et de téter de manière compulsive est un problème qu’on observe fréquemment chez les chats siamois et birmans.

Ce ne sont pas tous les chats qui aiment faire du pain. Tout comme les gens, les chats sont des individus et chacun montre à sa façon qu’il est bien ou que vous faites…

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Auteur: Susan Hazel, Associate Professor, School of Animal and Veterinary Science, University of Adelaide