Maladie de Lyme :  pourquoi le diagnostic est-il si difficile à établir ?

Établir le diagnostic d’une maladie infectieuse n’est pas toujours évident. La quintessence en la matière consiste bien entendu à identifier, chez le patient, l’agent à l’origine de la maladie, qu’il s’agisse d’un virus, d’une bactérie, d’un champignon ou d’un parasite. Malheureusement, cette présence n’est pas toujours simple à mettre en évidence.

Dans le cas de la maladie de Lyme, liée à la bactérie Borrelia burgdorferi sensu lato transmise par les tiques, une telle détection est même exceptionnelle.

Le diagnostic est donc établi en se basant sur un ensemble de critères à la fois épidémiologiques (exposition aux piqûres de tiques), cliniques (symptômes cutanés, articulaires, neurologiques) et biologiques (prise de sang, ponction lombaire ou articulaire). Avec plus ou moins de certitude, non seulement parce qu’un bon nombre des symptômes ne sont pas spécifiques, mais aussi parce que d’autres paramètres, tels que des biais cognitifs, peuvent perturber la démarche diagnostique. Explications.

Une bactérie

La bactérie B. burgdorferi n’est pas facile à mettre en évidence chez les malades qui pourraient avoir été infectés, pour plusieurs raisons :

  • elle est présente en très faible nombre dans l’organisme humain ;

  • elle se retrouve dans des tissus difficilement accessibles, tels que le système nerveux, les articulations ;

  • en laboratoire, elle se cultive très difficilement : sa croissance est lente et fastidieuse.

Le diagnostic de la maladie de Lyme ne peut donc reposer que sur des éléments indirects. Or, pris isolément, ces éléments n’auront chacun que peu de valeur diagnostique.

Des symptômes difficiles à identifier

Lors de la phase précoce de la maladie de Lyme, il arrive que se forme à l’endroit de la piqûre de tique une tache rouge, qui s’étend de façon centrifuge, pendant plusieurs semaines. Cet « érythème migrant » est très spécifique, et appelle peu…

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Auteur: Yves Hansmann, Professeur des universités – praticien hospitalier – Maladies infectieuses et tropicales et médecine interne, coordonnateur du Centre de référence Maladies vectorielles à tiques, membre du groupe de travail HAS, membre du groupe de travail ANSES, Université de Strasbourg