Malforestation : plus on plante d’arbres, moins il y a de forêts


Jean-Claude Nouard est ancien technicien forestier. Après de nombreuses années à se passionner pour les arbres et à lutter contre leur gestion principalement économique, il décide d’écrire. Son livre, Ce que les arbres nous murmurent, est un véritable cri du cœur : nos forêts françaises sont en train de disparaître au profit de monocultures d’arbres intensives. Destruction des sols, pesticides, mécanisation lourde, coupes rases, privatisation du secteur : les forêts françaises sont déjà en partie dénaturées pour le pire. Il est urgent de s’en mêler. Mais pour défendre les intérêts des forêts, encore faut-il bien maîtriser le sujet. C’est ce que l’auteur se propose de nous aider à faire, et sans ménagement. Immersion.

Ce que les arbres nous murmurent commence par une longue introduction dans la vie et les passions de l’ancien employé des Eaux et Forêts. Amour de l’art, de la peinture, de la sculpture et de la nature : tout y passe pour nous aider à mieux comprendre le personnage qui se cache derrière la centaine de pages.

En effet, car le sujet n’est autre que notre rapport humain aux arbres, ce qu’ils nous inspirent, ce qu’ils font de nous, à quel point ils nous façonnent, demandent notre attention et nous sont intimement essentiels. Pas seulement parce qu’ils nous apportent de l’oxygène, accueillent une biodiversité unique et riche ou subliment les paysages. Mais parce qu’ils disent quelque chose du temps qui passe et imposent l’humilité face à son écoulement. A l’exact opposé du rythme effréné et court-termiste dans lequel nous a embarqués le modèle productiviste contemporain. 

 

Le ras-le-bol : des forêts en danger, et un secteur hors-sol

“Plantation de production”, France @Delete-Flickr

Dans son ouvrage, Jean-Claude Nouard ne mâche pas ses mots. Selon lui, l’une des causes principales de l’état désastreux dans lequel se trouvent actuellement les forêts françaises émane d’une gestion nationale de la nature sclérosée de mauvaises habitudes.

Il dénonce, par exemple, la verticalité délétère qui règne au sein de ces institutions. Elles seraient régies, dit-il, par “une armée de petits “colonels” et de “chefaillons”, complètement déconnectés de leurs troupes et des réalités du terrain (…)” . A ses yeux, la majorité administrative chargée de l’entretien des forêts est, soit noyée dans des ambitions carriéristes qui empêchent de considérer le bien-être des espaces dans leur ensemble, soit pris dans des objectifs…

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Auteur: Sharon Houri