Malgré de nouvelles mesures, la pêche continue de tuer les dauphins en grand nombre

En déposant des carcasses de dauphins devant l’Assemblée nationale, l’association Sea Sheperd a une nouvelle fois choisi un mode d’action spectaculaire pour alerter l’opinion publique, mardi 2 février. « Des milliers de dauphins sont massacrés pour que vous mangiez du poisson », pouvait-on lire sur la banderole déployée par les militants antispécistes pour accompagner cette action en plein cœur de Paris. Lamya Essemlali, présidente de Sea Sheperd France déplorait « l’inaction du gouvernement français pour éviter les captures de cétacés dans les filets de pêche, malgré les recommandations européennes ».

Car les années passent et se ressemblent le long des plages du golfe de Gascogne. Entre la Bretagne et les Pyrénées-Atlantiques, 1.300 dauphins communs ont été retrouvés morts en 2020 sur le littoral, 269 de plus qu’en 2019. Depuis le début de l’année, cette dynamique funeste se confirme. « Au cours du mois de janvier 2021, on a retrouvé deux fois plus de dauphins que l’an dernier, qui était déjà une année record » dit à Reporterre Hélène Peltier. Biologiste, elle suit l’évolution de ces échouages de cétacés le long des côtes à l’observatoire Pelagis de La Rochelle (Charente-Maritime). « Ce sont souvent des promeneurs qui nous appellent pour nous signaler des dauphins sur la plage. Notre rôle est ensuite de les recenser et les disséquer pour déterminer l’origine de leur mort. »

Sur ce point, il n’y pas de doute, l’écrasante majorité des dauphins meurt à cause d’une capture accidentelle dans des filets de pêche.

Parfois, on voit la marque des filets imprimés sur leur peau. Leur rostre, qui est l’os le plus solide [et qui forme le bec], peut être cassé, leurs nageoires sectionnées, certains sont carrément éventrés.

D’autres n’ont pas de marque externe, et c’est lors de la dissection que la cause de la mort est déterminée. « S’ils sont morts asphyxiés, leurs poumons se liquéfient, on retrouve parfois des poissons dans leurs gorges ou leurs estomacs qu’ils n’ont pas eu le temps de digérer. C’est caractéristique d’une mort liée aux accidents de pêche. Les dauphins piégés dans les filets ne peuvent plus remonter à la surface pour respirer », détaille la biologiste. « Il y a sûrement une part importante de dauphins morts qui coulent dans l’océan. D’autres animaux sont aussi victimes de ces captures accidentelles comme les oiseaux, les requins ou les tortues, et on ne les retrouve jamais. »

« L’essentiel du…

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Auteur: Reporterre