Malgré l'évacuation de la Zad de Gonesse, les militants veulent continuer le combat

  • Gonesse (Val-d’Oise), reportage

Ils auront tenu 16 jours. Mardi 23 février au petit matin, des policiers et gendarmes sont venus évacuer la Zad du triangle de Gonesse. Lancée le 7 février dernier pour lutter contre la construction de la future gare de la ligne 17, cette Zad aura été le point d’orgue d’une décennie de lutte.

Lundi soir, un huissier de justice est venu notifier aux zadistes l’ordonnance d’expulsion demandée par la région et ordonnée par le tribunal. « Nous allions déposer un recours en justice ce matin, qui n’aurait pas été suspensif de l’expulsion. Mais nous n’en avons pas eu le temps », confie Siamak Shoara, membre du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG).

L’expulsion s’est déroulée dans le calme et sans violence. Au début, les militants ont tenté d’empêcher les forces de l’ordre d’entrer sur le terrain, avant de rapidement faire marche arrière, au prix de quelques jets de gaz lacrymogènes. Certains ont grimpé sur le toit de l’une des dix cabanes, histoire de ralentir un peu le processus. « On s’est ensuite assis par terre pour faire une chaîne humaine et on a chanté avant d’être évacués », raconte Saeko, un zadiste. Les soutiens et les journalistes sont rapidement arrivés sur place mais n’ont jamais pu pénétrer sur la Zad, dont l’accès était bloqué par des dizaines de camions de polices. « Si vous voulez des photos, il faudra prendre un drone. Ou alors une montgolfière. Au moins, c’est écolo », dit en souriant le commissaire.


Saeko, un zadiste du triangle de Gonesse.

Aux alentours de dix heures du matin, un bus est sorti de la Zad, avec 24 personnes à l’intérieur. Elles ont été emmenées au commissariat de Cergy-Pontoise, à 45 km de là. Leur passage a été chaleureusement applaudi par une vingtaine de personnes venues soutenir la Zad. Au milieu du groupe, Éric Piolle, le maire de Grenoble. « On est ici au cœur du combat pour la préservation des terres agricoles. On nous promet qu’avec cette gare, on va apporter la lumière du développement. Mais, de quel développement parle-t-on ? Il faut se demander ce que nous voulons pour notre avenir. » D’autres élus avaient apporté leur soutien, comme la députée (groupe La France insoumise) Clémentine Autain, qui s’est rendue devant le commissariat où les 24 militants ont été conduits en garde à vue. « Ils avaient tout intérêt à évacuer sans tarder au vu du nombre de soutiens politiques qui affluaient », suppose un militant.


Le départ des zadistes en garde…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre