Après plus de six mois d’occupation, pour lutter contre un projet de zone industrielle du Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, la seule « zone à défendre » qui résistait encore en France n’est plus. Les gendarmes ont expulsé la Zad du Carnet, en Loire-Atlantique, mardi 23 mars, au matin. Plus aucun zadiste ne restait sur place en fin d’après-midi, selon le préfet de région et du département, Didier Martin. Il n’y a eu qu’une seule interpellation, une personne placée en garde vue pour n’avoir pas voulu livrer son identité, selon lui.
L’opération a débuté à l’aube, vers 6h45. La gendarmerie nationale, environ 800 militaires, selon le collectif Stop Carnet, s’est déployée tout autour de cette zone mêlant prés salés et roselières, le long de la rive sud de l’estuaire de la Loire. Les zadistes, qui s’attendaient à cette expulsion, avaient dressé plusieurs barricades sur la route qui traverse le site, et sur laquelle se trouvaient aussi plusieurs de leurs lieux de vie. Certains avaient préparé des cocktails Molotov. À l’arrivée des forces de l’ordre, les occupants ont mis le feu à certaines cabanes. Ensuite, les gendarmes ont encerclé les barricades et fait usage d’une grande quantité de gaz lacrymogènes. D’autres se sont réfugiées à divers endroits du site ou se sont enfuies.
« On ne va pas construire une usine demain, il n’y aura pas d’aménagement en catimini »
Vers 10h, la majorité des zadistes, soit plusieurs dizaines de personnes, avaient été rassemblées à l’extérieur de la Zad par la gendarmerie. Elles ont été contrôlées, fouillées, et escortées, à pied, jusqu’à la ville de Paimbœuf, à 8 kilomètres, où elles ont été laissées libres. Pendant ce temps, d’autres zadistes occupaient toujours le terrain. Trois personnes, perchées dans des arbres, y sont restées plusieurs heures. L’éolienne expérimentale de General Electric, mise à l’arrêt depuis l’installation de la Zad en septembre 2020, est également restée occupée jusque dans l’après-midi. Des zadistes, suspendus tout en haut, à 125 mètres, ont posté une vidéo en direct sur Facebook pour rappeler leurs revendications contre le projet « écosuicidaire » du Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire. Celui-ci souhaiterait créer une zone industrielle sur les 110 hectares d’espaces naturels du site, dont 51 hectares en zone humide. « Il y a plus de 166 espèces protégées ici, cette zone est magnifique, nous avons décidé d’adopter une posture non violente…
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Auteur: Héloïse Leussier Reporterre