Mali, Ukraine : quelle défense pour les prétendants à l'Élysée ?

Gustave Moreau. — « Les Prétendants », 1852-1882.

Lire aussi David Garcia, « Quand les médias se moquent du monde », Le Monde diplomatique, février 2022.

Paris et ses partenaires ont officialisé ce jeudi leur retrait militaire devenu inéluctable du Mali, tout en affirmant vouloir « rester engagés dans la région » sahélienne et « étendre leur soutien aux pays voisins du golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest ». De 4 600 militaires français actuellement déployés dans la bande saharo-sahélienne (dont 2 400 au Mali), « seuls » 2 500 à 3 000 soldats français demeureront au Sahel après le retrait du Mali.

Ces derniers jours, tous les candidats à l’élection présidentielle française se sont demandé, chacun à sa manière : comment partir ? « Un retrait ordonné », préconise par exemple La France insoumise (LFI), qui fait valoir qu’il n’y a jamais eu d’attentats sur le sol français fomentés de là-bas.

Son champion, Jean-Luc Mélenchon, avait été ferme, devant l’Association des journalistes de défense (AJD), il y a deux semaines, évoquant « un désastre absolu » :

• « Commencé (en 2013) comme un geste de fraternité au peuple malien, nous finissons (en 2022) dans un imbroglio qui n’est pas digne. » ;
• « Nous nous faisons jeter dehors par un double putschiste ! » ;
• avec « des objectifs fumeux » comme la « guerre au terrorisme » ;
• « Une présence militaire coûteuse : 2 millions d’euros par jour » ;
• pour finalement être « incapable d’analyser les flux de recrutement des combattants (qui ne sont pas seulement des djihadistes) ».

Mais ce chant du départ est entonné par la plupart des candidats, qui ont anticipé les décisions gouvernementales. Pour l’écologiste Yannick Jadot :

• « on est dans une impasse » ;
• « on est venus à la demande de l’État malien ; s’il ne veut plus de nous, on part » ;
• « les soldats français, qu’il faut protéger, doivent rester dans leurs camps » ;
• « Il faut organiser leur redéploiement dans les pays frontaliers, d’où on peut continuer à combattre les terroristes » ;
• « La solution ne sera jamais seulement militaire : il faut une stratégie politique ».

Pour Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national (RN), « il n’y a pas d’autre possibilité que de partir ». On a « mal fait de vouloir y rester dans ces conditions », aux côtés d’une armée malienne…

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Auteur: Philippe Leymarie