Maltraitance animale : après trois mois d’errance en mer, les 2500 bovins ont tous été tués

En décembre 2020, plus de 2500 jeunes bovins ont embarqué sur deux navires au départ de l’Espagne. Ils sont restés bloqués en mer après que les autorités turques puis celles d’autres pays européens aient refusé l’entrée des animaux sur leur territoire. Après trois mois d’errance en mer, ils ont tous été euthanasiés. Plus récemment, 130 000 moutons sont restés coincés dans des navires pendant une semaine lors du blocage rocambolesque du Canal de Suez. Ces deux événements refont la lumière sur l’une des cruautés absurdes de nos sociétés. Chaque année, 3 millions de bovins, ovins et caprins sont exportés par l’Union Européenne et entassés dans des cargos, notamment à destination du Moyen-Orient pour y être abattus et mangés, le tout dans des conditions opaques et souvent désastreuses d’un point de vue sanitaire.

Les animaux venaient de la région de Huesca, touchée par la fièvre catarrhale. Entassés, sous-alimentés, épuisés, les bovins ont ainsi été condamnés à errer en Méditerranée. L’un des deux navires, le Karim Allah, a fini par retourner à Carthagène, son port de départ. Les 846 veaux qui se trouvaient à bord ont été abattus, après un long périple en mer.

« De manière générale, une fois que les animaux quittent l’UE, ils ne peuvent plus y retourner. Il suffit que le bateau soit entré dans les eaux d’un pays tiers pour que la règle s’applique, même si c’est absurde étant donné que les animaux eux-mêmes n’ont pas posé le sabot sur le sol étranger », précise à ce sujet Adeline Colonat, chargée de mission chez Welfarm.

L’autre navire, le Elbeik, est lui aussi revenu en Espagne, d’où il était parti. Les quelque 1800 bovins âgés de moins d’un an à son bord ont été euthanasiés. Ils avaient subi un voyage de 3 mois en mer, le cargo ayant tenté d’accoster à Lampedusa, à Tripoli, à Chypre, en Sardaigne, avant de se résigner à rentrer.

Contacté par La Relève & La Peste, Olivier Morice, chargé d’affaires publiques pour l’association L214, réagit à cette affaire.

« Ce drame, particulièrement absurde, est exceptionnel par son ampleur et sa visibilité. On parle d’un navire qui erre de port en port pour écouler sa marchandise, alors qu’il s’agit d’êtres vivants. Même si c’est interdit, on sait que des cadavres d’animaux ont été jetés par-dessus bord, qu’ils étaient déshydratés, sous-nourris, malades. Pourquoi on ne profite pas de cette crise pour remettre en question la nécessité…

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Auteur: Marine Wolf