Maltraitance animale : un amendement anti-L214 adopté par la commission des finances — Jérôme HENRIQUES

Dans le collimateur, l’association L214, comme l’explique l’auteur du texte lui-même, le député LR Marc Le Fur : « Jusqu’ici les associations antispécistes de type L214 qui encouragent des activistes extrémistes à enfreindre toutes les lois sur la propriété en fracturant les entrées des élevages pouvaient bénéficier d’une déduction d’impôts … Si en séance, les députés confirment le vote de la commission des finances, la loi ne permettra plus à ces associations de bénéficier de cet avantage fiscal si elles continuent à encourager ce type d’action ».

La volonté de museler le mouvement animaliste n’est pas nouvelle. Ces dernières années, on a notamment pu le voir à travers la « cellule Demeter », créée en 2019 grâce à l’action conjointe du ministère de l’intérieur et de la FNSEA, ou encore, par la mission d’information parlementaire (suivie d’une proposition de loi) sur les « entraves et obstructions opposées à l’exercice de certaines activités légales », conduite en 2021 sous l’égide du député LR Xavier Breton.

Reste que les intrusions en élevage sont déjà punies par le code pénal et que L214 à déjà été condamnée maintes fois en ce sens. Reste aussi que les enquêtes de L214 sont d’utilité publique. Elles ont permis de révéler au grand public l’horreur de certaines pratiques d’élevage/abattage, dénoncer auprès des pouvoirs publics bon nombre de situations illégales et contribuer ainsi aux avancées sociétales en matière de bien-être animal (interdiction de la castration « à vif » des porcelets, du broyage des poussins, d’élevage de visons pour la fourrure …).

Que vise cet amendement, à part protéger les auteurs des pires pratiques pour les animaux, museler les lanceurs d’alertes, empêcher l’information du public et, de fait, freiner la nécessaire évolution de la société sur la question du droit des animaux ? Il est au passage intéressant de noter l’absurdité du texte et la mauvaise foi de son auteur. A quel moment L214 a-t-elle encouragé ses adhérents à « enfreindre les lois … fracturer des entrées … » ? Et puis, comment ça se contrôle, les adhérents ? Si demain je prends une carte LR et que je vais brûler des voitures, on coupe les subventions du parti ?

Les organisations animalistes et environnementales ont déjà réagi. Une quarantaine d’ONG dont L214, Greenpeace, Welfarm, Oxfam France, CIWF France, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), Blom, Foodwatch, Générations Futures … ont fermement dénoncé un amendement qui,…

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Auteur: Jérôme HENRIQUES Le grand soir