Management toxique : La philosophie dans le foutoir

« Dans cet ouvrage, l’auteur décrit son expérience face à des formes de management manipulatoires ». Par un avertissement en préambule de son livre, Thibaut Brière, espèce rare de philosophe salarié d’une grande entreprise française, donne le ton. Jamais le nom de la société qui l’a employé pendant sept ans n’est citée, pas plus que celui du président de ce groupe que l’auteur appelle « le père fondateur » : « Son but n’est pas de braquer les projecteurs sur un cas particulier » prévient l’éditeur, mais de réfléchir à « un modèle de management particulièrement toxique ». Et vraiment niveau toxicité et délabrement mental des salariés, on est servi.

« J’ai eu pour rôle d’aider les dirigeants à clarifier leurs valeurs, à les identifier, afin qu’elles entrent en cohérence avec leurs discours et produisent une meilleure gouvernance. Si les entreprises font de plus en plus appel à des philosophes, c’est qu’elles y trouvent un intérêt marqué. Celui de convaincre les salariés, les clients et les médias de la noblesse de leur mission », explique l’auteur qui convient avoir lui-aussi participé à la manipulation, séduit qu’il était par son PDG: « Je leur apporte en outre une plus grande cohérence dans l’organisation, une meilleure capacité de remise en question collective, des pratiques managériales plus respectueuses de la personne humaine. Mais ici, dans l’expérience que je m’apprête à raconter, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu. »

Thibaut Brière appelle son entreprise « Gadama ». Le lien avec le film d’anticipation « Bienvenu à Gattaca parait évident et il est assumé. « Si j’écris aujourd’hui, c’est pour agir. Je livre mon témoignage dans une perspective résolument constructive, d’abord pour aider les salariés à se libérer de situations d’emprise, ensuite pour permettre aux entreprises de se transformer ». L’entreprise dans laquelle Thibaut Brière est un « insider » est souvent présentée dans la presse comme exemplaire et futuriste quant à son management participatif, à l’échelle des salaires, aux régulations collectives, au dialogue permanent entre salariés, à l’absence de véritable hiérarchie. Elle est dirigée par un patron dit « de gauche » et compte des milliers de salariés en France et dans le monde. Voilà pour le vernis. L’envers du décors est plus sombre et infiniment plus pervers. Les salariés seraient, pour le PDG qui se confie volontiers à son philosophe généreusement…

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Auteur: Blast info