Retour sur quelques moments chauds de la rue parisienne lors des mobilisations contre le projet de réforme des retraites. S’il y a mille et une façons de manifester en voici une ni franchement militante ni carrément guerrière mais vénère c’est sûr. Celle d’un parisien plus tout jeune qui cherche sa ligne entre le dehors et le dedans, le nous et le je. Extraits de son journal de l’année.
7/3
La silhouette en noir
caracolant sur les toits
s’immobilise lève le poing
et salue la foule
qui défile contre le projet
de raccourcir les vies
Fantômas acclamé
il reprend sa course
bondissante vertigineuse
de cheminée en cheminée
un défi aux lois de la pesanteur
du haut et du bas
du lourd et du léger
de la terre et du ciel
une invitation
à suivre
16/3
Nous s’qu’on veut
C’est la grève générale
Le type juché sur le camion
répète en chantant sur tous les tons
le mot d’ordre
repris par les jeunes des lycées et des facs
qui forment l’essentiel du cortège
parti de la place de la Sorbonne
Sur les murs et les pancartes
Tu nous mets le 49.3 on te mai 68
fait recette et se chante aussi
Je marche à côté du cortège
ou dedans mais toujours à l’avant
En d’autres temps bien lointains
ça se passait plutôt à l’arrière
on progresse
Les flics bloquent le pont de la Concorde
qui mène au parlement
Des manifestants s’en vont
d’autres arrivent du fond de la place
J’attends un bon moment
et ne voyant rien venir je décroche
Chez moi je découvre sur les réseaux
les affrontements avec la police
J’hésite à ressortir
finalement je reste
scotché aux images nocturnes
qui défilent en boucle sur les chaînes
Je repense à la douceur
du soleil printanier de l’après-midi
à la joie des manifestant.e .s
de se retrouver ensemble
qui les débordait
et les faisait défiler
au pas de course
Quelque chose se passe
il était temps
et je m’assoupis devant la télévision
alors que Place de la Concorde
éclate l’émeute
18/3
Je ne rejoins la…
La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: dev