« Manif » en camion : l’absurde procès de deux militants CGT

Il y a des matinées où les repères démocratiques d’un pays interrogent. Se questionnent. Ce vendredi matin, au tribunal de grande instance de Paris, porte de Clichy, était l’une d’elles. Pour cause, la 24e chambre du tribunal correctionnel devait étudier l’affaire de deux militants de la CGT Info’Com. Leur méfait ? L’« organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique en habillant un camion de plusieurs pancartes contre la réforme des retraites et représentant le président de la République levant son majeur pour déambuler à Paris sans déclaration préalable ».

À lui seul, le motif de poursuite laisse perplexe et prêterait même à sourire s’il n’avait pas de telles conséquences. Parce que neuf mois plus tard, ces deux militants, dont le secrétaire général adjoint de la CGT Info’Com, Julien Gicquel, risque jusqu’à 6 mois de prison et plusieurs milliers d’euros d’amende. Pour lutter contre cette inculpation jugée purement politique et d’intimidation par les deux militants, la CGT avait organisé une mobilisation devant le tribunal et prévenue plusieurs médias. Sauf que la veille, tout a été décommandé.

La raison ? L’avocat des militants de la CGT, Arié Alimi, est bloqué à Lyon pour le procès des violences policières subies par Geneviève Legay, lequel se poursuivait aujourd’hui encore. Il a donc missionné l’une de ses consœurs pour demander, ce matin du 12 janvier, le renvoi du procès. Une simple banalité, a priori. Sauf qu’au moment de demander le renvoi, la procureure se lève et annonce qu’elle ne voit pas d’intérêt au report car elle souhaite demander la relaxe ! Surréaliste quand on sait que c’est justement le parquet, dont elle est la représentante, qui a poussé à poursuivre les deux syndicalistes.

Kafkaïen

Stupeur dans la salle. L’avocate, simplement venue demander le renvoi, sourit :…

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Auteur: Pierre Jequier-Zalc