Manifeste communiste pour la biodiversité — Guillaume SUING

Dans les années quatre-vingt le “socialisme réel” avait, face au « rêve américain”, le visage de l’austérité, de la monotonie, de l’uniformité blafarde. Dans l’occident de l’époque en revanche, la toute jeune société de consommation exhibait une diversité d’offre (donc une “liberté” de choix), une abondance dans les rayons de supermarché, un bond en avant du “progrès technique” au service du “plus grand nombre”. Mirage largement financé par le pillage des semi-colonies, assurant d’assez luxueux soins palliatifs au capitalisme en crise. Mais d’une certaine façon, ils avaient réussi à nous faire croire que progrès technique ne rimait pas avec progrès social, ou qu’il en était, peut être, le contraire.

Le camp socialiste de l’époque faisait alors figure de contre-image illustrant les dégâts économiques occasionnés par la “paralysie bureaucratique”, contrastant avec la libération euphorique de “l’initiative individuelle”, le “goût du risque” des années Reagan-Thatcher-Mitterrand.

American dream… avant la gueule de bois : trente ans plus tard, le désastre de la mondialisation impérialiste ne fait plus de doute, y compris sur les questions que prétend poser -voire résoudre – le courant de “l’écologie politique” : Crise des ressources fossiles, dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité, perturbations du cycle de l’eau, etc.

A l’Est, une propagande d’Etat existait bien sûr depuis 1917, quoi qu’assumée et transparente (jusqu’au mot “propagande” utilisé tel quel et sans connotation péjorative) pour mobiliser les masses dans la lutte de classe et déjouer l’endoctrinement bourgeois. A l’Ouest, l’appareil d’Etat travaillait plutôt dans l’ombre, par la manipulation de masse (du behaviorisme au nudge) derrière un paravent bigarré, “transgressif” (donc jamais subversif), tonitruant, de marques, d’enseignes, de gadgets en tout genre. Le clown Macdonald, Superman, Rambo et plus encore Mickey Mouse avaient en quelque sorte détrôné en puissance symbolique dans l’imaginaire la célèbre statue plantée au large de Manhattan. Créative diversité d’un côté du rideau de fer, grise monotonie de l’autre donc.

Je me souviens qu’à Moscou, à l’occasion d’un séjour touristique en 1988 – j’avais 15 ans-, l’attraction proposée à tous les visiteurs, y compris étrangers, n’avait rien d’un Disneyland, et pour cause. C’était le Parc des Expositions de l’URSS, encore appelé à l’époque le VDNKh…

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Auteur: Guillaume SUING Le grand soir