Mar Menor : premier écosystème européen à avoir une personnalité juridique !


La lagune d’eau salée Mar Menor, située sur la côte méditerranéenne espagnole en Murcie, est sur le point d’obtenir un statut juridique et des droits propres afin de lutter contre les dégradations environnementales toujours plus conséquentes en raison de la croissance des activités humaines extrêmement polluantes. Ainsi, l’Espagne sera le premier pays de l’Union Européenne à reconnaitre la personnalité juridique à un de ses écosystèmes, et introduire les principes des « droits de la Nature » dans son paysage législatif. Au nord de l’Europe, les parlementaires islandais ont, quant à eux, récemment rejoint la liste des acteurs internationaux qui se sont positionnés en faveur de la reconnaissance d’un crime d’écocide. Alors que la nature s’est vue reconnaître des droits dans de nombreuses régions du monde, il semblerait que l’Europe emboite enfin le pas dans le développement de ces nouveaux mécanismes de protection de la biodiversité et de l’environnement.

Après avoir récolté pas moins de 615 000 signatures, le Congrès espagnol s’est largement prononcé en faveur d’une initiative législative citoyenne demandant l’attribution de la personnalité juridique à la Mar Menor, plus grande lagune d’eau salée d’Europe. 274 députés ont voté pour l’initiative, 6 se sont abstenus et 52 représentants de Vox, parti d’extrême droite, s’y sont opposés[1].

Ce vote historique déclenchera très prochainement le processus d’adoption d’une loi visant à accorder un statut et des droits propres à la lagune, régulièrement victime de dégradations environnementales qualifiées d’écocide par de nombreux militants écologistes. Teresa Vicente, professeure de philosophie à l’Université de Murcie et porte-parole de l’initiative se réjouit de ce soutien parlementaire et décrit cette loi comme « une étape importante dans la relation entre les êtres humains et la nature, faisant enfin passer la lagune du statut d’objet au service de l’homme à celui de personne morale, au même titre que les individus et les entreprises »[2].

Adopté à l’occasion d’une « procédure d’urgence », la dernière étape du processus législatif se déroulera au sein du Comité de transition écologique du Parlement où des amendements pourront être apportés au texte, sans pour autant pouvoir porter atteinte à l’esprit de la proposition initiale.

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Depuis de nombreuses années, des scientifiques et écologistes dénoncent…

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Auteur: William Druet