Maraîchers, ils vivent en mobile home et risquent l'expulsion

« Psychologiquement, c’est très dur. Nous sommes à bout. » Adrien et Marine devront-ils dire adieu à leurs mobile homes, installés dans leur hangar agricole ? C’est ce qui inquiète les deux maraîchers. Cet été, le maire de Maché, en Vendée, les a mis en demeure sous astreinte de quitter les lieux. Depuis le 8 novembre, le couple doit payer 50 euros par jour d’astreinte. Ils résistent, non sans difficultés.

Leur histoire a débuté en 2018, quand Adrien et Marine se sont installés dans cette commune pour lancer une activité de maraîchage bio, avec vente directe à la ferme. Tout semblait démarrer sous les meilleurs auspices. Ils avaient rencontré le maire de l’époque pour l’informer de leur volonté de vivre dans deux mobile homes, dans leur hangar agricole, situé sur un terrain en zone classée A (agricole). Cela n’avait pas posé de problème. Le couple a consacré les premiers temps de son installation au développement de la ferme, pensant engager plus tard les démarches pour changer la destination de son bâtiment agricole en habitation.

Mais, en avril 2021, changement d’ambiance. Au cours d’une rencontre informelle, suivie d’une visite sur leur terrain, le nouveau maire de leur commune, Frédéric Rager, leur a fait savoir qu’ils n’avaient pas le droit de vivre dans leurs deux mobile homes. Quelques mois plus tard, l’élu est revenu dresser un procès-verbal. Puis, cet été, il les a mis en demeure sous astreinte de quitter les lieux.

« L’activité de maraîcher nécessite d’être sur place »

Les maraîchers affirment que l’élu ne leur a proposé aucune solution pour régulariser leur situation. La communauté de commune les aurait même dissuadés de déposer une déclaration préalable de travaux (DP), arguant qu’ils faisaient l’objet d’un procès-verbal. « On nous a baladés », regrette aujourd’hui Adrien.

Il existe en effet des dispositions dans la loi qui leur permettraient de vivre comme ils l’entendent. Le plan local d’urbanisme intercommunal et habitat (PLUIH) qui couvre la commune de Maché stipule que « sont principalement autorisés en zone A, les extensions limitées des constructions à vocation habitation existantes, annexes (aux habitations), les installations, aménagements et travaux, nécessaires à l’exploitation agricole ». A priori, un logement de fonction pourrait entrer dans cette catégorie. De plus la loi Alur (2014) réglemente la création de Stecal (secteurs de taille et de capacité limitées) permettant d’autoriser l’habitat…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Héloïse Leussier Reporterre