Marche du 16 octobre : canicule sociale et ras-le-bol général

Paris, reportage

16 octobre. Dès la sortie du métro place de la Nation, la police a annoncé la couleur en fouillant les sacs. 140 000 personnes ont répondu présent à l’appel de la Nupes (selon les organisateurs ; 30 000 selon la police). Parmi elles, des sections locales de l’union de gauche, venues du Cantal, de la Lozère, du Lot, de l’Allier… Les bus de certaines d’entre elles ont subi des fouilles avant même leur entrée dans Paris. Une multitude de militants d’autres organisations se sont déplacés, du NPA à la CNT en passant par la FSU, la Jeune Garde, la CGT ou l’UCL.

Si aucune confédération syndicale n’a souhaité s’associer directement, plus de 700 syndicalistes avaient appelé à rejoindre la marche. Les revendications étaient tout aussi nombreuses que les manifestants : opposition à la réforme des retraites, à l’inflation, à l’inaction climatique, droit au logement, demande d’une taxe des superprofits… Symbole d’une société qui craque mais se solidarise pour sa survie.

Sylvain, militant du Pôle de renaissance communiste en France, espère des changements : « On se mobilise contre les fauteurs de guerre, contre la réforme de l’assurance chômage, celle des retraites ». Même envie pour Danièle et Michèle, « retraitées mais toujours syndiquées » à la CGT Enseignement supérieur, qui espèrent une hausse conséquente du SMIC, la retraite à 60 ans et surtout le « droit de manger pour tous, qui n’est même plus assuré ».

Venus de Creuse en voiture, Pascale et son mari Paul, tous deux militants insoumis, tenaient aussi à être présents : « J’ai 900 euros de retraite par mois. Avec ce qu’ils nous annoncent, ça devient intenable. Pendant que les actionnaires se bourrent de pognon. On a cinq fils, mais on n’aura aucun petit-enfant. Personne ne souhaite confronter un enfant à ce monde. » Si les slogans et organisations varient, le fond du discours reste le même : le gouvernement ne peut poursuivre sa casse sociale et climatique en toute impunité.

Officieusement, la Nupes espère aussi que sa présence sur le front des questions sociales et environnementales fasse oublier les nombreuses affaires récentes de violences sexistes. Sur place, les principales figures de la FI étaient présentes, de Jean-Luc Mélenchon à Danièle Obono en passant par Alexis Corbière ou Mathilde Panot, accompagnés d’un soutien de marque en la personne de l’écrivaine Annie Ernaux, récemment nobélisée.

Loin des têtes d’affiche, dans le cortège de…

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Auteur: Reporterre