Marche pour Adama : écologie et antiracisme veulent « faire force » ensemble

Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), reportage

« Il y a cinq ans, vous étiez là ! Aujourd’hui, on doit faire plus de bruit qu’ils n’en ont fait pendant cinq ans ! » lance Samir Elyes, ancien membre du MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues) aux jeunes de Beaumont-sur-Oise à l’avant du cortège qui passe devant la gendarmerie de Persan. « Ce jour-là, mon frère voulait juste faire un tour de vélo. Ce sont des lâches ; ils se sont tous mis à la fenêtre et ils ont regardé mourir mon frère », enchaîne Assa Traoré en pointant du doigt la « gendarmerie de la honte » dans laquelle son petit frère est décédé suite à son interpellation le 19 juillet 2016. « Honte à cette gendarmerie qui a décoré des hommes en uniforme pour avoir arrêté mon frère », poursuit-elle.

La marche pour Adama commence par ce passage devant la gendarmerie. « Ces trois gendarmes devraient être mis en examen : ils m’ont privé de voir les enfants d’Adama, ils m’ont privé de voir la femme d’Adama. Il faut qu’ils paient, la Justice doit être faite », dira la mère d’Adama à la fin de cette marche.

Devant la gendarmerie où Adama a trouvé la mort, les familles de victimes de violences policières scandent « Pas de justice, pas de paix ». © Amanda Jacquel/Reporterre

Depuis cinq ans, l’instruction est en cours et la famille Traoré n’a de cesse de demander la mise en examen des gendarmes. Le 30 juin dernier, les juges ont ordonné un complément d’expertise médicale à plusieurs experts belges qui, dans un rapport en date de janvier dernier, reliaient la mort d’Adama à la technique d’interpellation des gendarmes. Les juges demandent à présent aux experts de prendre en compte le dossier médical d’Adama à la médecine du travail afin de l’intégrer à leurs conclusions passées. Une façon de sous-entendre que ce serait la santé de ce jeune homme sportif, plutôt que l’interpellation musclée des gendarmes, qui serait en cause. « Ils résistent et cherchent par tous les moyens à trouver une issue de secours aux gendarmes », estime Youcef Brakni, membre du Comité pour Adama. « En fait, on demande aux experts de changer leur version, c’est ridicule ! Pour moi, il s’agit d’un coup de pression de la part des juges. » Le résultat est attendu pour le 31 août.

Assa et Bagui Traore. © Amanda Jacquel/Reporterre

« On puise notre force en vous, merci d’être là », lance Assa Traore au cortège fort de plus de 1 000 personnes. Les familles de Mahamadou,…

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Auteur: Reporterre