Marées, courants, houle : les promesses de l'énergie marine

La puissance extraordinaire de l’océan nous permettra-t-elle d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ? C’est en tout cas la conviction de deux candidats à la présidentielle, Jean Lassalle et Jean-Luc Mélenchon. Lors de son meeting du 16 janvier, l’Insoumis a longuement vanté la force de la mer, dont il souhaite exploiter le vent (via l’éolien en mer), ainsi que les marées, les courants et les écarts de température. Jean Lassalle explique quant à lui vouloir remplacer les projets éoliens par « l’énergie de la mer », qualifiée « d’atout précieux ». L’océan, qui recouvre 70 % de la planète, représente un gisement énorme d’énergie renouvelable. Selon le professeur émérite à l’université de Nantes Jacques Guillaume, 8 000 milliards de kilowattheures pourraient être produits à travers le monde grâce à la houle, aux courants et à l’énergie thermique des mers. Mais, contrairement au photovoltaïque et à l’éolien, les techniques d’exploitation de ces énergies n’en sont encore qu’à leurs balbutiements.

Cette usine marémotrice se situe au nord de la Bretagne, dans l’estuaire de la Rance. Ici en 2017. Flickr / CC BY 2.0 / Daniel Jolivet

On distingue cinq énergies marines renouvelables : la plus ancienne (et mature technologiquement) est l’énergie marémotrice, qui utilise la variation du niveau de la mer lors des marées. Une usine marémotrice fonctionne depuis 1966 dans le nord de la Bretagne, dans l’estuaire de la Rance, avec une capacité installée de 240 mégawatts (MW). Les hydroliennes exploitent la vitesse des courants, en général grâce à des turbines immergées. Deux fermes pilotes sont déjà installées au Royaume-Uni, et plusieurs projets sont en cours de développement au Canada et au large de la Normandie. L’énergie houlomotrice utilise quant à elle l’énergie des vagues, en pleine mer ou à proximité d’une digue. Des démonstrateurs sont déjà à l’eau en Norvège, en Écosse, aux Pays-Bas, en Espagne et en France. Un projet de ferme pilote a également été lancé dans la baie d’Audierne, en Bretagne. L’énergie osmotique et l’énergie thermique des mers sont les systèmes les moins avancés. La première exploite la différence de salinité entre l’eau douce et l’eau de mer, et la seconde la différence de température entre les eaux profondes et les eaux de surface. Cette dernière peut être très importante dans les zones intertropicales. Elle ne peut en revanche être exploitée en métropole, où les écarts thermiques…

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Auteur: Hortense Chauvin (Reporterre) Reporterre