Marie Toussaint, juriste de formation et eurodéputée sortante, est la tête de liste des Écologistes aux élections européennes du 6 au 9 juin 2024. Inscrivez-vous à notre infolettre pour ne pas manquer les entretiens des autres candidats de gauche, Manon Aubry (LFI) et Raphaël Glucksmann (PS-Place publique).
Reporterre — Vous avez reconnu lors de votre dernier meeting que cette campagne électorale était « difficile » et n’avait pas « rencontré d’adhésion populaire ». Comment l’expliquez-vous ?
Depuis au moins un an et demi, une bataille est menée contre toutes les politiques écologiques. Les droites, sous influence de l’extrême droite, prétendent que l’environnement serait la cause des problèmes des paysans, que les politiques de protection du climat et de la nature porteraient atteinte à l’économie et à la question sociale. Or, les personnes qui disent cela sont les mêmes qui refusent de transformer l’économie, l’accompagnement social ou de lutter contre la pauvreté.
Cela va de pair avec une tendance européenne de stigmatisation, voire de criminalisation des défenseurs de l’environnement. Nous sommes dans une ère de grands reculs environnementaux, cela rend la situation plus difficile pour les écologistes qu’elle ne l’était il y a cinq ans [les écologistes français avaient créé la surprise avec leur score de 13,5 % aux élections européennes de 2019]. J’avais alors réussi à construire la mobilisation de l’Affaire du siècle [une campagne signée par plus de 2 millions de personnes pour faire reconnaître l’inaction climatique du gouvernement].
Nous n’avons pas encore réussi à construire cela dans le cadre de cette campagne. On a l’habitude chez les écolos : à la moindre erreur, on est conspué, moqué, bien plus que d’autres. On esquisse un pas de danse, qui n’était peut-être pas une grande performance artistique [des militants et Marie Toussaint ont participé à une…
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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi, Justine Guitton-Boussion, Mathieu Génon