Marielle Franco, 4 ans : ne pas oublier

Retour sur le féminicide politique d’une figure noire de l’opposition brésilienne.

Il y a 4 ans, le 14 Mars 2018, Marielle Francisco da Silva, dite Marielle Franco, meurt abattue par 4 balles dans la tête, ainsi que son chauffeur Anderson Gomes au volant de sa voiture…

Marielle Franco, était sociologue, militante des droits humains, membre du PSOL (parti socialisme et liberté), présidente du comité des femmes, conseillère municipale de la ville de Rio. Elle était impliquée sur tous les fronts : antiracisme, contre la négrophobie, féminisme, droits des LGBTQI+, contre les violences policières et perpétuées par les milices, opposée aux inégalités sociales, aux conditions de vie dans les favelas (ghettos brésiliens) et la corruption. Elle avait proposé 16 projets de loi et était arrivée 5ème aux élections municipales pour sa première candidature.

Noire et lesbienne, s’identifiant comme bisexuelle et se définissant comme « femme noire de la favela », elle a été ciblée par une violence extrême émanant de tous les clans conservateurs du centre-droit à l’extrême droite, y compris après son meurtre.

Le pouvoir blanc, raciste, libéral et misogyne ne la supportait pas et voyait en elle une ennemie redoutable. Le courage et la force de Marielle leur faisait peur, elle était la figure d’un renouveau militant prêt à tout pour améliorer les choses sur tous les fronts. Elle gênait en dénonçant tous les abus de pouvoir et scandales de corruption : police, foncier…

Son assassinat avait suscité une vague d’indignation et de colère à travers tout le Brésil, qui encore maintenant, résonne auprès d’une partie importante de la population.

Elle n’avait cessé de dénoncer les exactions particulièrement graves des policiers, de l’armée et des milices dans les favelas. Ces groupes, composés d’agents de sécurité, de policiers et militaires en service, exclus ou retraités.

Ils ont assassinés des milliers de personnes dans les favelas et se livrent à des rackets des habitants ainsi qu’à des assassinats. Pour la seule année 2019, le rapport de Coalition Solidarité Brésil, fait état de de 6000 personnes tuées par la police, dont près de 80 % sont des personnes noires (source Bastamag).

C’est une véritable mafia protégée par le président qui contrôlerait aujourd’hui un tiers de la capitale brésilienne : eau, gaz, électricité, accès à la TV et internet, racket des vendeurs ambulants et des commerces…

Les milices sont les héritières dans l’idéologie et la pratique, des escadrons…

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Auteur: CerveauxNonDisponibles