Les droits de la nature, de petites avancées
LR&LP : Les droits de la nature sont-ils un moyen de transformer notre rapport à l’environnement ?
Marine Calmet : Nos sociétés occidentales ont un rapport de domination et d’exploitation au vivant. Il n’y a pas de droits de la nature. Dans les sociétés de droits coutumiers animistes, la relation de sujet à objet vis à vis de la nature n’existe pas. On considère le vivant comme un frère, comme un sujet à part entière, comme un membre de sa famille, cela a pour conséquence une meilleure protection de la nature.
Le droit coutumier a été interdit dans les territoires anciennement colonisés. Actuellement, les droits de la nature se construisent souvent sur un élan de résurgence des cultures et des droits des autochtones, une volonté des autorités locales de reprendre la main, de refuser ce droit occidental.
Les populations constatent les manquements de ce dernier à protéger leur milieu de vie et à contrer le pillage des ressources. C’est le cas en Ouganda, au Bénin et en Equateur où la Pachamama, la Terre-Mère, est reconnue comme entité naturelle juridique dotée de droits fondamentaux.
LR&LP : Ce droit coutumier a permis certaines avancées en France ?
M.C. : En France, certains territoires au statut particulier reconnaissent le droit coutumier issu des premières nations. C’est le cas en Guyane où les autorités coutumières sont reconnues par le préfet, et doivent être consultées quand les politiques locales les concernent. On reconnaît là-bas des droits collectifs dans certains villages, c’est ce qu’on appelle les zones de droits d’usage collectif (ZDUC), avec un foncier, une gestion, etc.
Dans le cas des îles Loyauté (Nouvelle Calédonie), il y a un droit coutumier traditionnel et une culture locale issue du totémisme, c’est-à…
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Auteur: Florian Grenon