Marine Le Pen, à l'extrême opposé de l'écologie

Écolo, Marine Le Pen ? La candidate d’extrême droite aimerait le faire croire. Sur son site, entre les dizaines de pages consacrées à la sécurité et à l’immigration, son équipe de campagne a glissé un livret sur l’environnement. La candidate y vante une écologie « positive », placée « au cœur du projet de renouveau national » et permettant à chacun de profiter d’une nature « belle, vivante et protégée ». De la poudre aux yeux, selon chercheurs et associatifs. Derrière son apologie d’une écologie « enracinée », la candidate défend un programme destructeur pour le vivant.

Le rapport à l’écologie de Marine Le Pen est « quasi inexistant », affirme à Reporterre le spécialiste de l’extrême droite Stéphane François, professeur de science politique à l’université de Mons. Ses quelques prises de position relèvent selon lui davantage d’un « habillage vert » à visée électoraliste que d’une position réfléchie. « Au sein de ce parti, il y a peu de personnes intéressées ou compétentes dans ce domaine », observe-t-il, avant de rappeler que le libéralisme économique est encore « un marqueur important » du Rassemblement national. « En outre, il existe un fort rejet de l’écologie chez certains militants d’extrême droite, qui ne voient que des « pastèques » dans les activistes écologistes — vert à l’extérieur, rouge [communiste] à l’intérieur —, adeptes du « mondialisme ». »

Une « forme de déni » des enjeux climatiques

Comme d’autres figures de son parti, la candidate d’extrême droite flirte avec le climatoscepticisme. En 2012, dans un entretien pour le magazine Terra Eco, Marine Le Pen doutait du fait que l’activité humaine soit « l’origine principale » du changement climatique. « Ce ne sont pas les travaux du Giec qui peuvent établir avec certitude que l’homme est la cause du changement climatique », assurait-elle. Cinq ans plus tard, elle jugeait « utiles » les débats sur le changement climatique, qui n’est selon elle « pas une religion ». La candidate semble aujourd’hui revenue (du moins publiquement) de ce genre de positions. « Elle a compris que ce débat était d’arrière-garde, analyse Bruno Villalba, auteur de L’écologie politique en France (éd. La Découverte). Elle va par contre réduire la dimension internationale de ces questions, et la nécessité d’une régulation transnationale. C’est une forme de déni. » Le 13 avril, lors d’une conférence de presse, la candidate avait d’ailleurs…

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Auteur: Clémence Michels, Hortense Chauvin (Reporterre) Reporterre