Marine Tondelier : « Chez les Verts, l'écologie est radicale »

Conseillère régionale d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier est candidate pour succéder à Julien Bayou et devenir secrétaire nationale du parti lors du congrès qui se tiendra le 10 décembre. Elle est élue d’opposition à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).



Écoutez l’entretien complet de Marine Tondelier, invitée de Reporterre :

Reporterre — On vous connaît parce que vous bataillez à Hénin-Beaumont, face au Rassemblement national, qui dirige la municipalité. Vous êtes née dans le Nord ?

Marine Tondelier — Oui. J’ai deux grands-parents qui sont de Beaumont-en-Artois, ils étaient agriculteurs et sont encore en vie. Les deux autres grands-parents étaient pharmaciens à Hénin-Liétard. Les deux villes ont fusionné pour donner Hénin-Beaumont.



Il y avait une ville plutôt bourgeoise et l’autre plutôt ouvrière ?

Hénin-Liétard, c’était le bassin minier. Beaumont-en-Artois était rurale. En quelques centaines de mètres, on passe du bassin minier au rural. Pour survivre à la mort de l’industrie minière, il fallait des terrains pour attirer des entreprises, et la fusion s’est faite pour ça. J’ai 36 ans. Avant, à Beaumont, c’était des champs à perte de vue. Aujourd’hui, il y a un énorme Ikea et des entrepôts logistiques parce qu’on est au croisement de l’autoroute A21 et de la A1 qui va de Paris à Lille et à Bruxelles. Tous les entrepôts logistiques s’installent là et c’est méconnaissable. On se bat contre l’implantation de nouveaux entrepôts. Quand vous habitez ce genre de territoire, vous venez naturellement à l’écologie.



Comment cela s’est-il passé pour vous ?

Très jeune, dès la classe de CP, j’ai pris conscience des inégalités sociales, lorsqu’on distribuait les bulletins de notes du premier au dernier — je crois que ça ne se fait plus aujourd’hui. Je me suis fait la réflexion que c’était humiliant pour le dernier, qui avait sûrement des soucis dans sa vie qui expliquaient cela et qu’il serait sûrement dernier toute sa vie. Je vis dans un territoire populaire sans prétendre venir de classes populaires. Mais cette violence des inégalités, ce qu’on vit à l’école, ça a forgé une conscience de gauche. Il y a aussi le fait que c’est le territoire de France métropolitaine où on vit le moins longtemps : l’écart entre la moyenne nationale d’espérance de vie et la nôtre dans l’arrondissement de Lens est le plus élevé d’Europe. En grandissant, en faisant des études, vous apprenez que la précarité, ça tue, et ça, on…

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Auteur: Hervé Kempf Reporterre