Encore au front. À quelques mètres du monument à la République, Marine Tondelier, micro à la main et sans notes, attaque Marine Le Pen, cette « héritière » née à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) et condamnée en première instance, le 31 mars, à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans le procès des assistants fictifs du Rassemblement national (RN). Ce dimanche 6 avril, sous un soleil de plomb, la secrétaire nationale des Écologistes mène la fronde contre la mobilisation des marinistes qui organisent leur riposte place Vauban, au pied de l’hôtel des Invalides. L’écolo cible la « défense complètement complotiste » de Marine Le Pen, les « leçons d’anticorruption » hypocrites du RN et la stratégie de dédiabolisation menée depuis des années par le parti.
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Face à l’extrême droite, Marine Tondelier n’est jamais aux abonnés absents. Ferme opposante à Steeve Briois à Hénin-Beaumont, la native du Pas-de-Calais a affronté Marine Le Pen aux législatives de 2012, 2017 et 2022. Conseillère municipale dans cette commune depuis 2014, l’écolo a fait de son engagement anti-RN sa colonne vertébrale idéologique.
Elle arrive à embarquer derrière elle.
B. Badouard
« C’est une femme courage. Elle pourrait, en tant que cheffe de parti, revendiquer un territoire un peu plus consensuel. Mais elle ne le fait pas : elle reste à Hénin-Beaumont face à Steeve Briois, souligne Patrick Kanner, chef de file des socialistes au Sénat et élu du Nord. C’est une militante exceptionnelle. Elle a soutenu des candidats dans des circonscriptions difficiles. Elle a mouillé la chemise… ou plutôt…
Auteur: Lucas Sarafian