Marseille : enquête sur la face sombre du système Guérini

Derrière le masque, le sourire est crispé. Dans son costume impeccable, le
septuagénaire, petite taille, silhouette un rien voutée, marque un arrêt au
bas du palais Monthyon, siège rénové du tribunal de grande instance de
Marseille. Deux ou trois mètres plus haut, sur les marches, une marée de
photographes et de caméraman l’attend, comme le vestige d’une grandeur
passée. Prête à le dévorer. A peine un regard sur la banderole que des
militants anticorruption brandissent, flanqué de ses avocats, le sénateur
Jean-Noël Guérini grimpe les escaliers vers son destin. A le regarder
s’élever, on a l’impression d’un Golgotha.

Lundi 15 mars, premier jour du procès Guérini, organisé pour quatre
semaines à Marseille. A l’extérieur du tribunal, il n’y a pas que des
journalistes qui attendent les prévenus. Quelques militants ont tenu à
être là.

Là-haut, la nuée l’a pris en chasse. Elle l’escorte sous le portique de
sécurité, guette ses pas sans égards, et finit par le désorienter. « Il est
où, Me Mattei ? » Le prévenu a perdu son avocat… Un coup d’œil à droite,
un autre à gauche. Après un dernier pas de deux avec les flashs, Jean-Noël
Guérini s’engouffre dans la salle d’audience n°1.

Vingt ans durant, l’homme a régné sur les Bouches-du-Rhône, inspirant
crainte et terreur, maître incontesté du socialisme marseillais, faiseur de
rois aux congrès nationaux pour construire les majorités, président
indéboulonnable du conseil général (1998-2015), candidat naturel (et
redouté, en 2008) de la gauche à la mairie et indétrônable parlementaire à
la chambre haute (depuis 1998).

Deux frères, entre eux le vide…

Sur le banc des accusés, où il répond pour quatre semaines de prise illégale
d’intérêt, Jean-Noël Guérini s’assoie à un siège (vide) de son frère
Alexandre – distanciation sociale oblige. Sur le cadet, entrepreneur dans le
secteur des déchets, pèsent bien plus de charges : 7 au total – il est
notamment question de recel de prise illégale d’intérêts, de trafic
d’influence passif, de complicité de favoritisme et d’autres abus de
confiance ou de blanchiment. Pour faire bonne mesure et compléter le
casting, 9 autres prévenus/figurants et une société ont été invités à se
joindre aux deux vedettes du procès.

Jean-Noël Guérini et son frère Alexandre arrivent au palais de…

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Auteur: Blast info