Depuis Janvier, la plateforme de contenus streaming propose un film, The Kitchen, réalisé par Kibwe Tavares et Daniel Kaluuya et sorti fin 2023. Si cette oeuvre d’anticipation mérite à bien des égards d’être visionnée, ce n’est pas tant pour son intrigue sentimentale que pour le monde qu’elle donne à voir. Spoilers assurés.
Urbanisme, crise du logement et douche froide
Londres. L’année est inconnue mais l’on imagine sans mal le début des années 2030. Pas de décors ultra fantasques, pas de technologies qui ne nous soient pas déjà, même inconsciemment, familières, les réalisateurs font le choix de la sobriété. Cette sobriété, grise ou blanche selon les quartiers, pauvres ou riches, dans lesquels se déroule l’intrigue, n’exclue pas pour autant un véritable travail sur l’aménagement urbain. La formation d’architecte de Kibwe Tavares se reconnaît dans l’asymétrie entre les méga-buildings populaires et ruelles grouillantes de vie, de sons et d’odeurs, face aux immeubles bourgeois et larges avenues épurées.
Dans ce Londres pas tant anticipé que cela, un quartier/banlieue est particulièrement connu pour être un trou à rats : The Kitchen. La majorité de la population qui y vit est noire, et tous les habitants sont des squatteurs de facto : en effet, les logements sociaux n’existent plus et le terrain sur lequel sont construits les immeubles de The Kitchen ont été racheté par des promoteurs immobiliers soucieux de trout détruire pour reconstruire à neuf et … en plus select, histoire de débarrasser Londres d’un quartier populaire un peu trop proche du centre-ville.
Dans ces immeubles, des familles s’entassent dans des appartements trop petits et doivent bien malgré eux partager l’usage de certaines commodités à commencer par la douche, une par pallier, dont le temps d’utilisation est automatiquement chronométré, l’eau étant une denrée rare. C’est à travers l’utilisation…
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Auteur: dev