Maryse Condé, une invitation au voyage

C’est à l’âge de 90 ans que l’écrivaine Maryse Condé s’est éteinte dans le sud de la France, le 2 avril. Celle qui a choisi de quitter ce monde drapée des couleurs indépendantistes de la Guadeloupe est à présent enterrée dans un cimetière parisien, en terre hexagonale, loin de son pays natal et bien-aimé : la Guadeloupe. Ce que l’on peut retenir d’une telle vie et d’une telle œuvre ? Sans doute trop, sans doute pas assez.

La couverture médiatique de la disparition de la grande écrivaine a été impressionnante, tout comme l’hommage national rendu par le président de la République en personne, accompagné de plusieurs ministres régaliens. Cela ne peut qu’étonner au vu du relatif anonymat dans lequel a évolué Maryse Condé au sein du monde des lettres national. Car il est important de rappeler que l’autrice d’une œuvre aussi riche et importante, faite d’une thèse de doctorat, d’articles universitaires, de romans, de pièces de théâtre, d’émissions de radio, de littérature jeunesse, a principalement mené sa prestigieuse carrière universitaire outre-Atlantique.


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Cet état de fait n’est pas sans rappeler d’autres grandes figures, telles que Léon-Gontran Damas et Édouard Glissant. Le premier a longtemps dispensé ses enseignements au sein de l’université noire d’Howard, le second a enseigné jusqu’à sa retraite au Graduate Center of the City University of New York. Comment expliquer un tel fossé dans le degré de reconnaissance nationale pour des hommes et des femmes de lettres, tous issus de territoires extra-hexagonaux (la Guyane et la Martinique), qui ont tant brillé ailleurs ? Il y a eu cet hommage national, il est vrai. Mais ce…

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Auteur: Maboula Soumahoro