C’est de pire en pire chaque année. Au large des côtes françaises, le Golfe de Gascogne est le théâtre d’une sanglante hécatombe, encore plus meurtrière que le massacre des Iles Féroé et de la Baie de Taiji combinés. En France, près de 10.000 dauphins meurent piégés dans des filets de pêche chaque année, dont un millier de cadavres s’échouent ensuite sur nos plages. En 30 ans, la pêche a ainsi causé la mort de 90 000 dauphins en Atlantique nord-est. Rien que pour ces deux dernières années, ce sont plus de 18 500 dauphins qui ont été massacrés dans le Golfe de Gascogne. Désormais, la survie de l’espèce est en jeu. Lamya Essemlali, Présidente Sea Shepherd France, revient aujourd’hui pour nous sur ce drame bien français face auquel le gouvernement ne veut pas prendre les mesures qui s’imposent.
LR&LP : Suite à la décision du gouvernement français de ne pas suivre les recommandations scientifiques de fermer la pêche temporairement pour sauver les dauphins. Sea Shepherd France a engagé un référé liberté et obtenu une audience devant le Conseil D’État ce mardi qui doit désormais se prononcer. Qu’en attendez-vous ?
Lamya Essemlali : Sea Shepherd entend démontrer que l’inaction du Ministère de la Mer constitue une « atteinte au droit à un environnement sain ». Les scientifiques qui tirent la sonnette d’alarme depuis des années, ne sont pas entendus par les pouvoirs publics. Depuis 2016, nous battons chaque année des records d’échouages.
On a eu un juge attentif et intéressé par le sujet, ça c’est déjà bonne chose. On partage à peu près le même constat avec le Ministère, mais on n’est pas d’accord sur la notion d’urgence. Ils estiment qu’ils ont encore besoin de donnés alors que les données suffisantes pour définir le caractère d’urgence sont bien là.
Ainsi, le gouvernement ne remet pas du tout en question le fait que les captures accidentelles sont trop importantes pour la survie de l’espèce, le fait que les pêcheurs ne jouent pas tous le jeu, qu’ils ne font pas les déclarations qu’ils doivent faire, qu’il y a un défaut de surveillance… Tout ça, ce sont des évidences sur lesquelles ils ne reviennent pas.
Seulement, le gouvernement prétend encore avoir du temps alors que les dauphins sont particulièrement vulnérables à la prédation, justement parce qu’ils sont au sommet de la chaîne alimentaire. Ils ne sont pas du tout adaptés à ce genre de mortalité, et, comme le disent si bien les scientifiques, quand…
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Auteur: Laurie Debove