Massacre en Oromia

L’auteur de « Maalan Jira », une chanson qui avait été largement reprise par les manifestants lors du mouvement de protestation de 2016, a été tué le 29 juin, dans des circonstances troubles, à Addis Ababa. Dès son arrivée à l’hôpital, puis lors de ses funérailles, des milliers d’Ethiopiens sont descendus dans la rue, subissant rapidement une répression féroce. On parle désormais de plusieurs centaines de personnes tuées. En s’appuyant sur le témoignages de militants, cet article revient sur la situation, alors que de nouvelles manifestations sont en préparation, notamment à Paris.

Depuis l’assassinat du chanteur oromo Hachalu Hundessa fin juin, icône de la lutte pour la liberté oromo, l’Éthiopie brûle. Des milliers de manifestants, membres de l’ethnie majoritaire à 35 % de la population, sortent dans les rues et demandent justice pour l’artiste engagé. Ils revendiquent l’indépendance de l’Oromia et le départ du premier ministre Abiy Ahmed. Les manifestations ont été réprimées par le sang et le feu. Mi-juillet, les rapports de la police éthiopienne font déjà état de 239 personnes tuées et de quelque 2.000 personnes arrêtées, dont des dirigeants de l’opposition. Le pays est au bord de la guerre civile. Durant cette crise identitaire que vit l’Éthiopie, Oumar se cache en campagne éthiopienne pour éviter les balles des militaires. Djibril, lui, est à Paris, mais ses pensées sont ailleurs. Tous deux racontent les évènements de ces dernières semaines, leurs inquiétudes et leurs colères.

« Mes appels sont surveillées par le gouvernement, j’ai peur. Je suis recherché. Je ne sais pas ce que je vais faire. Je veux partir mais je ne peux pas. Les soldats sont positionnés à toutes les frontières. J’ai dû quitter ma ville, Bale Robe, car ils voulaient me tuer. » Oumar a une voix tremblante. Il n’a que quelques minutes pour témoigner de ce qu’il a vu et vécu ces…

Auteur : lundimatin
La suite est à lire sur : lundi.am