Massacres policiers de Paris, octobre 1961 : le combat pour la vérité

« La bataille de Jean-Luc Einaudi pour la reconnaissance du massacre policier et raciste du 17 octobre 1961 » : tel est le sous-titre du livre récemment publié par l’historien Fabrice Riceputi, invité de « La grande H. »

Ce 17 octobre-là et dans les jours qui ont suivi, des dizaines assurément, plus d’une centaine probablement, et peut-être plusieurs centaines d’Algériens ont été assassinés par les policiers parisiens, sous les ordres du Préfet Maurice Papon, parce qu’ils avaient entrepris de défiler pacifiquement à Paris pour protester contre le couvre-feu illégal imposé aux « Français musulmans d’Algérie ». 

L’Etat français, à commencer par Président de la République Charles de Gaulle, le Premier ministre Michel Debré et le ministre de l’intérieur Roger Frey, ont cautionné ce massacre et se sont employés à le dissimuler, avec la complicité de la quasi totalité des médias de l’époque. Le célèbre graffiti « Ici on noie des Algériens », tracé sur un parapet des Quais de la Seine, repris par Fabrice Riceputi pour titre de son livre, fut à peu près la seule expression publique à faire état des atrocités inouïes préméditées et froidement commises par la République et sa police.

Longtemps, ce massacre n’a fait l’objet d’aucune mémoire ou presque. C’est le combat d’un historien non professionnel, Jean-Luc Einaudi (1951-2014), qui a permis de faire connaître les faits au grand public à partir de la publication de son livre « La bataille de Paris », en 1991. L’intervention d’Einaudi au procès de Maurice Papon pour son rôle dans la déportation de 1600 juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale, en 1997 a joué un rôle déterminant. Fabrice Riceputi revient sur ce combat pour la révélation des faits et la prise en compte d’un épisode éminemment symptomatique des effets de la colonisation sur le comportement de l’Etat et de la police à l’égard des populations issues de l’immigration maghrébine.

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Auteur: Le Média