Mathilde Panot : « Rompre avec ce monde de malheur, voilà qui fait rêver »

Mathilde Panot est députée La France insoumise de la dixième circonscription du Val-de-Marne.

Écoutez Mathilde Panot dans Les Grands entretiens de Reporterre :

Reporterre — Imaginons que vous soyez ministre de l’Écologie. Quelles sont les trois premières mesures que vous proposeriez à la nouvelle Assemblée nationale ?

Mathilde Panot — Une des choses qui me tient énormément à cœur, c’est le droit à l’eau — un fil rouge de notre campagne présidentielle. Encore récemment, les scientifiques ont alerté sur le fait qu’une sixième limite planétaire, celle de l’eau douce, a été franchie. Ma première décision sera de mettre les moyens nécessaires, un ou deux milliards d’euros, pour qu’il n’y ait plus, en Guadeloupe et à Mayotte, de personnes qui n’ont pas d’eau pendant parfois plusieurs semaines et qui pour certaines doivent sans cesse acheter des bouteilles en plastique.

La deuxième décision : la bifurcation du modèle agricole. Il entraîne aujourd’hui une maltraitance sociale et écologique : un paysan se suicide tous les jours ou tous les deux jours ; un tiers des paysans n’arrive pas à vivre avec plus de 350/400 euros par mois ; et ce système industriel entraîne des cancers à répétition par les pesticides, mais aussi des fléaux comme l’obésité ou le diabète. Et il y a maltraitance écologique sur les écosystèmes, sur l’eau, sur les sols qui sont détruits durablement par le lobby industriel. Une décision que nous prendrions serait à la fois de bloquer les prix de première nécessité – notamment les fruits et les légumes – et de fixer des prix plancher pour que les paysans puissent vivre dignement. Et nous interdirions immédiatement le glyphosate et les néonicotinoïdes, les pesticides tueurs d’abeilles.

« Nous interdirions immédiatement le glyphosate et les néonicotinoïdes, les pesticides tueurs d’abeilles. » © Mathieu Génon/Reporterre



Et la troisième mesure ?

Pour commencer la bifurcation de notre modèle énergétique et avant même de parler de nucléaire et des 100 % d’énergie renouvelable, il faut travailler sur la sobriété énergétique. Et par exemple interdire les panneaux publicitaires lumineux qui consomment autant qu’une famille de quatre personnes à l’année.



Le 19 mai, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté son programme. Elle prévoit 65 % de baisse des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, sans nucléaire, avec des énergies nouvelles très largement…

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Auteur: Hervé Kempf , Mathieu Génon Reporterre