Matinales radio (2/2) : les angles morts de l’information médicale

287 invitations, réparties en 10 catégories : c’était notre décompte des invitations des « grandes » interviews matinales radiophoniques sur la période de mars-avril 2020.

La catégorie « Santé », à laquelle nous nous intéressons plus particulièrement ici, compte 64 invitations : 52 concernant des « professionnels de santé » (parfois plusieurs fois les mêmes – soit 22% au total) et 8 passages médiatiques accordés à des membres du « conseil scientifique » mis en place par le gouvernement (soit près de 3% des interventions). Les professionnels de santé (médecins, cadre de santé, psychologue, pharmaciens) ont des diplômes régis par le code de la santé publique et/ou ont une activité en matière de santé qui est reconnue par ce code. Les autres professionnels travaillent effectivement dans le domaine de la santé, mais sont hauts fonctionnaires ou présidents de structures hospitalières sans être eux-mêmes des professionnels de santé au sens du code de la santé publique.

L’étude de ces intervenants révèle plusieurs caractéristiques : les professionnels de santé invités sont essentiellement des hommes, médecins et parisiens. Les autres travailleurs de l’hôpital sont donc largement invisibilisés, malgré les enjeux importants que représentent leurs conditions de travail dans une période de crise sanitaire. Enfin, certains invités cumulent différentes « casquettes » (politiques, entrepreneuriales, etc.) sans que celles-ci ne soient systématiquement mentionnées ou interrogées par les animateurs, et malgré de potentiels conflits d’intérêts. Un constat qui pose cette fois-ci la question de la rigueur journalistique et à travers elle, de la qualité de l’information scientifique et médicale.

Des médecins et des hommes parisiens

Première observation : comme c’est le cas pour…

Auteur : Lucile Girard, Pauline Perrenot Acrimed
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