Matthieu Orphelin est député (ex-La République en marche) de la première circonscription du Maine-et-Loire. Docteur en énergétique de l’École des Mines, il a été porte-parole de la fondation Nicolas Hulot et vice-président (Europe Écologie — Les Verts) de la région Pays-de-la-Loire.
Reporterre — Vous êtes membre du groupe de suivi du projet de loi Convention citoyenne pour le climat, comment réagissez-vous au détricotage des propositions des cent cinquante citoyennes et citoyens ?
Matthieu Orphelin — Depuis le début, je crois à cette initiative. Le 25 novembre 2018, [la chercheuse et membre du Giec] Valérie Masson-Delmotte et moi avons publié une tribune qui appelait à « réinventer le dialogue autour de la transition écologique » dans laquelle on proposait de tirer au sort cent citoyens. On est parmi les premiers avoir mis sur la table cette idée et à l’avoir présentée comme une des portes de sortie à la crise des Gilets jaunes. Tout au long du processus, j’ai suivi les débats de la Convention. J’ai trouvé l’implication et le travail des citoyens incroyables.
Quand Emmanuel Macron a annoncé en juin vouloir reprendre 146 des 149 propositions, j’ai fait partie des gens qui ont dit « banco » ! Nous avons vite déchanté. Si on fait une analyse factuelle de la situation, on se rend compte que la promesse du sans filtre n’a pas été respectée. La « superbe coconstruction de la loi » que nous vantait le gouvernement n’a pas eu lieu. Et les mesures les plus importantes n’ont pas été arbitrées ou sinon défavorablement. Les ministres disent qu’on n’a pas l’argent, alors qu’ils ont écarté lors des débats budgétaires toutes les propositions que nous avions portées sans relâche : régulation des niches fiscales dont bénéficient les géants du numérique et du e-commerce, contributions des plus hauts revenus, des plus grands patrimoines et des plus grandes entreprises épargnées…
Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre), kempf, Mathieu Génon Reporterre
La suite est à lire sur: reporterre.net